Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cepter les fonctions de conseiller d’État, céda à Napoléon, et se rallia à lui au milieu de la stupéfaction générale.

Ce trait de versatilité dévoilé devant les assistants, à l’époque où Benjamin Constant était justement considéré comme une des colonnes du parti libéral, contrariait trop vivement son neveu, pour ne pas donner lieu de sa part à des provocations directes. Aussi un duel fut-il proposé par M. de Constant et accepté par Lacenaire.

Le lendemain, les combattants, accompagnés de leurs témoins, se rendirent au bois de Boulogne, rendez-vous ordinaire alors de tous les duellistes, et, dans un fourré voisin de l’allée des Princes, le combat eut lieu au pistolet.

L’issue en fut fatale pour le neveu de l’orateur libéral. Il tira le premier et manqua son adversaire. Lacenaire le visa froidement et l’atteignit au sein droit d’une balle homicide.


CHAPITRE X.

Diogène en prison. ― Poissy. ― L’écrivain public.


Ce cadavre de plus sur la conscience ne devait point le distraire de son idée fixe, le vol ; et c’est après ce triste événement qu’il avait escroqué et vendue si impudemment la voiture de remise. Au lieu des six mois