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II

LE ROSSIGNOL PENDANT LE SIÈGE DE PARIS


 
Quand tu dormais sous la ramée,
Frêle oiseau, sans ailes encor,
Invisible et de ruse armée,
Une main sur toi s’est fermée
Et du ciel priva ton essor.

Et tu grandis dans l’esclavage,
Exilé de l’air et des bois,
Rêvant peut-être un lieu sauvage
Plein de silence et de feuillage,
Où libre pût monter ta voix.

Quand tu parus dans ma retraite,
Que ta voix devait réjouir,
Heureux d’abriter un poète,
Mon humble toit se mit en fête,
Chanteur ailé, pour t’accueillir.