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Jamais alors, jamais ma voix n’invite
Le traître à revenir :
Mon ennemi fuit le toit que j’habite,
Pourquoi le retenir ?
Des vains soucis sa fuite me délivre.
Les semant par les airs,
Je prends ma lyre et mon esprit s’enivre
A la coupe des vers.
Mais quand il voit quel dédain ma sagesse
A pour ses dons changeants,
Il me revient, l’infidèle, il me presse
D’accueillir ses présents.
Non ! loin d’ici, trompeur fertile en ruses,
Loin de moi pour toujours !
A tous les biens je préfère les Muses,
Ma lyre et mes amours.


LVI

SUR LE PRINTEMPS


 
Qu’il est doux d’errer par ces plaines !
Les frais zéphyrs, les jeunes fleurs
Y mêlent leurs molles haleines…
Parmi les zéphyrs et les fleurs