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tes bras m’entourent, il me semble que je suis dans une forteresse dont personne n’ose approcher…

Montaudoin, à part, se levant et la repoussant.

Une forteresse !… Ce n’est pas là la voix du sang. (Haut.) Et lui, l’aimes-tu ?

Fernande.

Qui ça ?

Montaudoin.

Aglaure… Pénuri !

Fernande, vivement.

Oh ! oui, il est si bon pour moi !

Montaudoin, soupçonneux.

Ah !

Fernande.

Ce matin encore… ces vers qu’il m’a faits… ce magnifique présent… Et M. Isidore dit qu’il ne s’en tiendra pas là !…

Montaudoin, à part.

Il ne s’en tiendra pas là ! c’est clair !…

Fernande.

Et puis il t’aime tant !… Il aime bien maman aussi…

Montaudoin.

C’est bon !

Fernande.

Mais je ne suis point ingrate, et involontairement, je me sens attirée vers lui !

Montaudoin, à part.

Voilà… voilà la voix du sang ! (Haut.) Il n’y a plus à hésiter… Tu ignores les mystères de la vie parisienne !… Tu ne sais pas qu’il y a des tigres… qui viennent déposer leurs œufs dans le ménage des colombes !