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buffet et se fait un grog.) Voyons donc ! il me vient une idée violente… je vais écrire à l’huissier… — Joseph !

JOSEPH, paraissant.

Monsieur ?

TIBURCE.

Donnez-moi une plume… de l’encre.

JOSEPH, montrant la table.

Voilà tout ce qu’il faut pour écrire. (À part, le voyant remuer son grog.) Il fait comme chez lui.

Il sort par la droite.
TIBURCE, seul, écrivant.

« Monsieur… il faut que la justice suive son cours… Papa est à Paris, pincez-moi à son bras… nous nous promènerons ce soir à six heures devant la porte de l’ex-café Lemblin. » Voilà ! (Il avale son grog.) De cette façon, papa saura tout… je n’aurai rien à dire et il payera !… (Réfléchissant.) Il payera ! s’il allait me laisser sous les plombs de Clichy pendant quelques mois… il me faudrait un peu d’argent pour mes petites dépenses… (Vidant sa poche.) Onze francs ! Ah ! que je suis bête ! L’oncle Blandinet ! je vais lui emprunter vingt louis. — Allons d’abord faire porter ma lettre..

Il sort par la droite, deuxième plan.

Scène X.

HENRIETTE, puis BLANDINET.
HENRIETTE, sortant de sa chambre.

J’ai oublié mon manchon au bain, Prudence.