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chose… Ton bottier te vole… et le mien aussi… ces messieurs nous donnent de la vache…

LÉONCE, indifférent.

Vraiment ?

BLANDINET.

J’en suis sûr… Tu acceptes tout de confiance… c’est une faute… avec ces gens-là, il faut se défier… c’est comme avec les restaurateurs… Sans cela, ils te comptent des crevettes… comprends-tu ! on ne mange pas de crevettes… et ils vous font payer trois francs de crevettes !

LÉONCE.

Quelle diable d’histoire me faites-vous là.

BLANDINET.

Je te préviens… tu es jeune… tu peux encore prendre l’habitude de te méfier… tandis que moi… Voyons, à toi !… qu’est-ce que tu as à me dire ?

Il lui donne la bottine et va s’asseoir près de la table.
LÉONCE, allant poser la bottine sur la chaise et revenant s’asseoir de l’autre côté de la table.

Il s’agit d’un projet dont j’ai déjà parlé à ma mère.

BLANDINET.

Ta mère… (À part, regardant à sa montre.) Deux heures et demie de bain !… c’est bien étrange !

LÉONCE.

J’aime mademoiselle Aubertin !

BLANDINET.

Laure ?… elle est charmante… elle nourrit des petits oiseaux.

LÉONCE.

Mon rêve serait de l’épouser.