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FRANÇOIS.

C’est possible ! mais, à ta place, avant de payer, je vérifierais les additions. (Montrant le sucrier et le carafon d’eau-de-vie qui sont sur le buffet.) Et, de plus, je serrerais mon sucre et mon eau-de-vie… ces choses-là s’évaporent facilement.

BLANDINET.

Allons, il va soupçonner Joseph maintenant, un brave garçon qui est chez moi depuis dix ans…

FRANÇOIS.

Mon ami, je suis du côté de ceux qu’on n’attrape pas… Adieu, je déjeune chez mon fils.

Il sort.
BLANDINET, seul.

Joseph !…un garçon sûr… auquel je confierais… (Il s’est approché machinalement du sucrier et en compte les morceaux.) quatre, six, sept, huit… et un petit… Je mange le petit… ça m’embrouillerait… (Il le croque.) L’eau-de-vie, maintenant… (Prenant le carafon.) Ce n’est pas par méfiance… C’est pour confondre mon frère !… Comment marquer… ? Ah ! avec mon mouchoir. (Mesurant.) Vraiment j’en suis honteux. Ça vient jusque-là… Je vais faire un nœud…

Il fait un nœud à son mouchoir. Entre Mizabran avec une paire de bottes.

Scène V.

BLANDINET, MIZABRAN, puis JOSEPH
et un Deuxième Bottier.
BLANDINET.

Tiens ! c’est encore vous !