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FRANÇOIS.
Oui, tu iras loin… avec un cœur qui luit de tous les côtés… comme un panier percé !
BLANDINET.
Chacun son goût… mais je ne dîne pas avec plaisir quand je sais qu’il y a près de moi des gens qui ont faim !
FRANÇOIS.
Allons donc ! est-ce qu’on a faim ? qui est-ce qui a faim ?
BLANDINET.
Ceux qui n’ont pas de quoi manger !… Mais hier… pas plus tard qu’hier… car vous ne savez pas ça à Elbeuf… j’ai rencontré, rue de Trévise, un pauvre diable qui n’avait pas mangé depuis cinq jours…
FRANÇOIS.
Il te l’a dit ?
BLANDINET.
Il me l’a dit… non ! il me l’a avoué péniblement !…
FRANÇOIS.
Et tu lui as donné ?
BLANDINET.
Probablement !…
FRANÇOIS.
Eh bien, tu as été refait… d’abord on ne peut pas vivre cinq jours sans manger…
BLANDINET.
Qu’en sais-tu ? l’as-tu essayé ?
FRANÇOIS.
Non.