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TIBURCE.

À la bonne heure !

FRANÇOIS, à Tiburce.

N’écoute pas ça, toi ! (Répétant la phrase de Léonce.) « Quand je n’ai plus d’argent, je le dis à mon père… » ça doit bien aller… merci !

BLANDINET.

Léonce est très-raisonnable…

FRANÇOIS, montrant Tiburce.

Quand ce gaillard-là est venu au monde, je lui ai ouvert un compte… le compte Tiburce… Sais-tu ce qu’il m’a coûté depuis sa naissance ?

BLANDINET.

Non !

FRANÇOIS.

Douze mille francs !… regarde-moi ça !

BLANDINET.

C’est pour rien… tout compris ?

FRANÇOIS.

Tout !… douze mille francs et vingt centimes d’un port de lettre pour lui annoncer que je ne lui enverrais plus rien.

BLANDINET.

Mon compliment !… Léonce m’en coûte au moins le double…

FRANÇOIS.

Vingt-quatre mille francs ! ça !

BLANDINET.

Oh ! je ne les regrette pas !… je me suis donné là un brave garçon… un ami !