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Le Commandant. — Il est retiré… ici… mais là-bas ! il s’épanouit au beau milieu d’une page que tous les voyageurs peuvent lire.

Perrichon. — Ah ! dame, pour ça ! à moins que je ne retourne moi-même l’effacer.

Le Commandant. — Je n’osais pas vous le demander, mais, puisque vous me l’offrez…

Perrichon. — Moi ?

Le Commandant. — J’accepte.

Perrichon. — Permettez…

Le Commandant. — Oh ! je ne vous demande pas de repartir aujourd’hui… non !… mais demain.

Perrichon et Armand

. — Comment ?

Le Commandant. — Comment ? Par le premier convoi, et vous bifferez vous-même, de bonne grâce, les deux méchantes lignes échappées à votre improvisation… ça m’obligera.

Perrichon. — Oui… comme ça… il faut que je retourne en Suisse ?

Le Commandant. — D’abord, le Montanvert était en Savoie… Maintenant c’est la France !

Perrichon. — La France, reine des nations.

Jean. — C’est bien moins loin !

Le Commandant, ironiquement. — Il ne me reste plus qu’à rendre hommage à vos sentiments de conciliation.

Perrichon. — Je n’aime pas à verser le sang !

Le Commandant, riant. — Je me déclare complètement satisfait. (À Armand.) Monsieur Desroches, j’ai encore quelques billets en circulation. S’il vous en passe un par les mains, je me recommande toujours à vous ! (Saluant.) Messieurs, j’ai bien l’honneur de vous saluer !