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Armand. — Très bien, commandant… Je pense que vous ne me gardez pas rancune… vous paraissiez si désireux d’aller à Clichy.

Le Commandant. — Oui, j’aime Clichy… mais pas les jours où je dois me battre. (À Perrichon.) Je suis désolé, monsieur, de vous avoir fait attendre… Je suis à vos ordres.

Jean, à part. — Oh ! ce pauvre bourgeois !

Perrichon. — Je pense, monsieur, que vous me rendrez la justice de croire que je suis tout à fait étranger à l’incident qui vient de se produire ?

Armand. — Tout à fait ! car, à l’instant même Monsieur me manifestait ses regrets de ne pouvoir se rencontrer avec vous.

Le Commandant, à Perrichon. — Je n’ai jamais douté, monsieur, que vous ne fussiez un loyal adversaire.

Perrichon, ave hauteur. — Je me plais à l’espérer, monsieur.

Jean, à part. — Il est très solide, le bourgeois.

Le Commandant. — Mes témoins sont à la porte… Partons.

Perrichon. — Partons !

Le Commandant, tirant sa montre. — Il est midi.

Perrichon, à part. — Midi !… déjà !

Le Commandant. — Nous serons là-bas à deux heures.

Perrichon, à part. — Deux heures ! ils seront partis.

Armand. — Qu’avez-vous donc ?

Perrichon. — J’ai… j’ai… Messieurs, j’ai toujours pensé qu’il y avait quelque noblesse à reconnaître ses torts.

Le Commandant et Jean, étonnés. — Hein ?