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maison, élégante, mais un peu cruelle… vous le savez mieux que personne.

Perrichon. — Moi ?…

Le Commandant. — Et, quand j’ai l’honneur de la rencontrer à l’étranger… je ne permets pas qu’on éclabousse sa robe. C’est une question de chevalerie et de nationalité.

Perrichon. — Ah çà ! monsieur, auriez-vous la prétention de me donner une leçon !

Le Commandant. — Loin de moi cette pensée…

Perrichon. — Ah ! ce n’est pas malheureux ! (À part.) Il recule.

Le Commandant. — Mais, sans vouloir vous donner une leçon, je viens vous demander poliment… une explication.

Perrichon, à part. — Mathieu !… c’est un faux commandant.

Le Commandant. — De deux choses l’une : ou vous persistez…

Perrichon. — Je n’ai pas besoin de tous ces raisonnements. Vous croyez peut-être m’intimider ? Monsieur… j’ai fait mes preuves de courage, entendez-vous ! et je vous les ferai voir…

Le Commandant. — Où çà ?

Perrichon. — À l’Exposition… l’année prochaine…

Le Commandant. — Oh ! permettez !… Il me sera impossible d’attendre jusque-là… Pour abréger, je vais au fait ; retirez-vous, oui ou non ?…

Perrichon. — Rien du tout !

Le Commandant. — Prenez garde !

Daniel. — Monsieur Perrichon !