Perrichon. — Tiens ! c’est Majorin !…
Majorin, saluant. — Madame… mademoiselle… j’ai appris que vous reveniez aujourd’hui… alors j’ai demandé un jour de congé… j’ai dit que j’étais de garde…
Perrichon. — Ce cher ami ! c’est très aimable… Tu dînes avec nous ? nous avons une petite barbue…
Marjorin. — Mais… si ce n’est pas indiscret…
Jean, bas à Perrichon. — Monsieur… c’est du veau à la casserole !
Perrichon. — Ah ! (À Majorin.) Allons, n’en parlons plus, ce sera pour une autre fois…
Majorin, à part. — Comment ! il me désinvite ? S’il croit que j’y tiens, à son dîner ! (Prenant Perrichon à part. Les dames s’asseyent sur le canapé.) J’étais venu pour te parler des six cents francs que tu m’as prêtés le jour de ton départ…
Perrichon. — Tu me les rapportes ?
Marjorin. — Non… Je ne touche que demain mon dividende des paquebots… mais à midi précis…
Perrichon. — Oh ! ça ne presse pas !
Marjorin. — Pardon… j’ai hâte de m’acquitter…
Perrichon. — Ah ! tu ne sais pas ?… je t’ai rapporté un souvenir.
Majorin Il s’assied derrière le guéridon. — Un souvenir ! à moi ?
Perrichon, s’asseyant. — En passant à Genève, j’ai acheté trois montres… une pour Jean, une pour Marguerite, la cuisinière… et une pour toi, à répétition.
Majorin, à part. — Il me met après ses domestiques ! (Haut.) Enfin ?