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Daniel. — Un frère à sa sœur !

Perrichon. — Et un homme à la société.

Daniel. — Les paroles sont impuissantes pour reconnaître un tel service.

Perrichon. — C’est vrai !

Daniel. — Il n’y a que le cœur… entendez-vous, le cœur !

Perrichon. — Monsieur Daniel ! Non, laissez-moi vous appeler Daniel…

Daniel. — Comment donc ! (À part.). Chacun son tour !

Perrichon, ému. — Daniel, mon ami, mon enfant !… votre main. (Il lui prend la main.) Je vous dois les plus douces émotions de ma vie… Sans moi, vous ne seriez qu’une masse informe et repoussante, ensevelie sous les frimas… Vous me devez tout, tout ! (Avec noblesse.) Je ne l’oublierai jamais !

Daniel. — Ni moi !

Perrichon, à Armand. — Ah ! jeune homme !… vous ne savez pas le plaisir qu’on éprouve à sauver son semblable.

Henriette. — Mais, papa, Monsieur le sait bien, puisque tantôt…

Perrichon, se rappelant. — Ah ! oui, c’est juste ! Monsieur l’aubergiste, apportez-moi le livre des voyageurs.

Madame Perrichon. — Pour quoi faire ?

Perrichon. — Avant de quitter ces lieux, je désire consacrer par une note le souvenir de cet événement !

L’Aubergiste, apportant le registre. — Voilà, Monsieur.

Perrichon. — Merci… Tiens, qui est-ce qui a écrit ça ?

Tous. — Quoi donc ?