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Armand. — C’est possible, commandant, mais ce n’est pas moi, c’est la maison qui agit.

Le Commandant. — Aussi n’ai-je aucun ressentiment contre vous… ni contre votre maison… Seulement, je tenais à vous dire que je n’avais pas quitté Paris pour échapper aux poursuites.

Armand. — Je n’en doute pas.

Le Commandant. — Au contraire !… Dès que je serai de retour à Paris, dans une quinzaine, avant peut-être… je vous le ferai savoir et je vous serai infiniment obligé de me faire mettre à Clichy… le plus tôt possible…

Armand. — Vous plaisantez, commandant…

Le Commandant. — Pas le moins du monde !… Je vous demande cela comme un service…

Armand. — J’avoue que je ne comprends pas…

Le Commandant, ils se lèvent. — Mon Dieu, je suis moi-même un peu embarrassé pour vous expliquer… Pardon, êtes-vous garçon ?

Armand. — Oui, commandant.

Le Commandant. — Oh ! alors je puis vous faire ma confession… J’ai le malheur d’avoir une faiblesse… J’aime.

Armand. — Vous ?

Le Commandant. — C’est bien ridicule à mon âge, n’est-ce pas ?

Armand, riant. — Je ne dis pas ça. Commandant, je n’avais pas besoin de cette confidence pour arrêter les poursuites… Je vais écrire immédiatement à Paris…