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« Le Chant de la Paix »

Pour tout peuple l’heure s’avance
Où Dieu viendra sécher ses pleurs.


À peine Jean Desgrives eut-il prononcé le dernier mot de ce poème, qu’aussitôt des applaudissements frénétiques éclatèrent de toutes parts dans l’immense hippodrome de Paris, qu’on appelait pour la circonstance le temple de la paix. En observant les délégués venus de tout les coins du monde pour assister à cette réunion qui devait décider du sort des nations, il lui sembla que c’était à l’humanité qu’il venait de s’adresser et que c’était aussi l’humanité entière qui semblait approuver les sages lois de Dieu… Ce triomphe avait été prévu par la baronne de Castel. C’est alors que vêtu d’un costume militaire qui lui allait à ravir, son jeune fils se présenta au milieu des cris et des vivats. Il s’inclina vers la foule déposant aux pieds de son père une magnifique croix de fleurs, en hommage à la grande disparue. Les applaudissements ralentis à l’arrivée de l’enfant, recommencèrent avec un enthousiasma nouveau. On semblait approuver à l’unanimité l’honneur rendu à l’héroïne sacrifiée. Tout ce qui se passa au cœur de Jean lorsqu’il vit apparaître son fils portant cette croix serait impossible à traduire. Incapable de maîtriser son émotion, et cédant à une inspiration subite, il sécrla :

— Rita, Rita, tu n’as pas souffert et parlé en vain ! Les peuples en ce moment semblent avoir compris ton appel. Celui que tu as si héroïquement sauvé va défendre ta cause, accomplir un serment que lui avait inspiré ton courage surhumain. Avec une éloquence que l’émotion grandissait davantage, ii continua :

— Peuples de toutes les nations, ayant été témoin des ravages et des sacrifices incroyables qu’exigeaient la