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quérir quelques notions de la langue du pays. Si le voyage se prolonge, on les acquiert fatalement.

Dans le monde littéraire international, la correspondance se fait en français ; les Anglais eux-mêmes y viennent, si rebelles aux langues étrangères, ce qui est une force.

Il y a, au reste, des méthodes de conciliation et de politesse. On m’écrit en beaucoup de langues différentes, et je réponds en français. Il y a bien peu d’écrivains étrangers qui ne lisent le français ; et bien peu d’écrivains français qui ne possèdent un peu d’anglais ou d’allemand.

Dans le monde commercial, les usages doivent être variables.

D’abord, malgré le croissant internationalisme, il y a fort peu, relativement, de commerces internationaux. Un industriel est déjà fort heureux quand il exporte en un, ou deux pays étrangers : fort rares sont les privilégiés dont la clientèle est disséminée dans toutes les nations. De ce fait, il en résulte un autre, c’est que les maisons de commerce à clientèle internationale sont de grandes maisons, et ne peuvent par conséquent, sans dommage, se pourvoir de commis pour chaque langue utile. Et d’ailleurs, comment traduire en esperanto les mots techniques d’un commerce, d’une industrie, ces mots que les dictionnaires spéciaux ne fournissent même pas tous, parce qu’ils sont variables et saisonniers. Qui donc traduira en esperanto les catalogues du « Bon