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idiome lunaire, les malheureux esperantistes eussent appris le véritable espagnol ; et, car ce sont les mêmes, on le croit : s’ils avaient, il y a dix ans, donné leurs veilles à l’anglais, au lieu de pâlir sur le volapuk, ils pourraient déjà converser avec la plus grande partie du globe. Je leur conseille, la première fois que les journaux vanteront un nouveau langage factice, peut-être la « Langue Bleue », de se mettre à l’allemand, tout bonnement.

Mais, faut-il examiner la question de plus près et sur un ton plus sérieux ? Alors, posons un principe qui, tout d’abord, limitera le champ de la discussion :

Le besoin d’une langue universelle ne semble pas universel.

Il est assez facile de déterminer les catégories sociales que cela intéresse :

1o Le monde diplomatique et la haute société cosmopolite ;

2o Les touristes et voyageurs occasionnels ;

3o Le monde littéraire ;

4o Le monde commercial ;

5o Le monde scientifique.

Pour la première catégorie, la question est résolue. La langue de la diplomatie et du monde cosmopolite est le français.

Les voyageurs se font presque partout comprendre en Europe avec le français ; hors de l’Europe, avec l’anglais.

Et d’ailleurs, quand on voyage, il est élémentaire d’ac-