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Toute la culture humaniste s’écroule si vous triomphez. La civilisation faite de différenciations successives se réduit peu à peu à une sorte de phalanstère et comme, dans tout nivellement, c’est le plus grand qui souffre le plus, c’est la langue française qui souffrira le plus, puisqu’elle est la plus nuancée, la plus subtile, la plus difficile des langues d’où coule la vôtre…

Mais toute notre force est là. Nous, français, nous avons une langue difficile. Il faut de longues études, de patients exercices pour s’assimiler notre langue et c’est pour cela que tous ceux qui s’imposent ce labeur, ont ainsi le temps de nous mieux connaître, de nous mieux comprendre et c’est pour cela que tous ceux qui parlent le français subissent toujours notre influence, notre charme, car l’âme française, claire, nette, nuancée se mêle entièrement à notre langue.

C’est notre civilisation qui suit nos auteurs.

On a cherché à établir le latin comme langue artificielle. Cette tentative ne vaut pas mieux que celle de l’esperanto, mais au moins, elle se réclame d’un meilleur esprit :

De toutes les tendances modernes, il n’en est pas de plus dangereuse que ce besoin d’uniformisation