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AVANT-PROPOS



Nous avons cru ne pouvoir mieux faire que de reproduire en tête de cette étude l’opinion de M. Remy de Gourmont. Reproduire, c’est dire trop peu, car il a voulu retoucher et compléter, spécialement pour nous, ce qu’il avait à deux reprises, écrit sur l’esperanto. Nul mieux que le grand écrivain de l’Esthétique de la Langue Française et le critique des Épilogues n’était autorisé pour parler au nom du vrai bon sens, de la logique et du bon goût.

N. de l’É.

L’esperanto est une des dernières langues artificielles, et celle qui a fait le plus de bruit parmi les naïfs depuis le récent volapuck. Rien de plus aisé que de créer une langue artificielle : il y en a bien d’ailleurs une centaine ; mais rien de plus malaisé que de faire qu’elle ait le sens commun et qu’elle puisse servir une seule fois, au cours des siècles, à exprimer clairement que deux et deux font quatre. L’esperanto n’est guère que de l’espagnol déformé ; dans le temps qu’ils ont mis à s’assimiler cet