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ne savoir pas écrire leur langue natale, un certain nombre d’artistes et d’hommes de lettres qui ne sont point tous médiocres, prêtent leur appui à la diffusion d’une langue artificielle, inesthétique et ridicule. Il convenait donc de composer ce plaidoyer, rapide et sincère, en faveur de notre tradition.

Le problème d’une langue universelle « artificielle » se posera ici. Nous le résoudrons par la négative. Et si nous avons pris, surtout pour but de notre attaque, l’esperanto, ce n’est pas que nous le considérions comme la moins imparfaite des langues artificielles, — la langue bleue de M. Bollack est évidemment plus logique — mais parce qu’il a la faveur du Touring-Club de France, parce que certains noms de spécialistes scientifiques et de touche-à-tout politiques lui confèrent, auprès des foules primaires, une sorte d’investiture officielle.

Et voilà pourquoi, alors que ceux qui ont la garde de l’enseignement des élites, demeurent presque tous muets ; alors que les philologues sourient ou dissertent, on permettra, sans doute, à un jeune homme qui ne se recommande que de sa seule sincérité, de son seul amour des lettres françaises et du bon sens national, de publier toute sa pensée et de traduire la pensée de la plupart des écrivains