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tout le jour et toute la nuit,

6. Or Holoferne, tandis qu’il tournait tout autour, trouva que la fontaine qui coulait dans la ville, y dirigeait son cours par leur aqueduc, du côté du midi, hors de la ville : et il ordonna qu’on coupât leur aqueduc.

7. Il y avait cependant, non loin des murs, des fontaines auxquelles on les envoyait furtivement puiser de l’eau, pour se rafraîchir plutôt que pour boire.[1]

8. Mais les fils d’Ammon et de Moab s’approchèrent d’Holoferne, disant : Les enfants d’Israël n’ont pas de confiance dans la lance ni dans la flèche ; mais les montagnes les défendent, et les collines situées sur un précipice les fortifient.

9. Afin donc que vous les puissiez vaincre sans livrer de combat, mettez des gardes aux fontaines, pour qu’ils n’y puisent point d’eau, et vous les tuerez sans le glaive, ou certainement découragés, ils livreront leur ville, qu’ils pensent ne pouvoir être prise, parce qu’elle est placée dans les montagnes.

10. Ces paroles plurent à Holoferne et à ses gardes, et il établit des centurions autour de chaque fontaine.

11. Et lorsque cette garde eut été faite pendant vingt jours, les citernes et les réservoirs d’eau manquèrent à tous ceux qui habitaient Béthulie, en sorte qu’il n’y avait pas dans la ville de quoi les rassasier même un seul jour, parce que c’était par mesure que l’eau était donnée au peuple chaque jour.

12. Alors tous les hommes, les femmes, les jeunes gens et les petits enfants se rassemblèrent près d’Ozias, et tous ensemble d’une seule voix,

13. Dirent : Que Dieu juge entre nous et vous, parce que vous avez attiré ces maux sur nous, n’ayant pas voulu parler pacifiquement aux Assyriens ; et c’est à cause de cela que Dieu nous a livrés en leurs mains.[2]

14. Pour cela aussi il n’est personne qui nous secoure, lorsque nous sommes abattus devant leurs yeux par la soif, et par une grande ruine.

15. Maintenant donc assemblez tous ceux qui sont dans la ville, afin que spontanément nous nous livrions au peuple d’Holoferne ;

16. Car il vaut mieux que captifs nous bénissions le Seigneur en vivant, que si nous mourions et si nous étions l’opprobre de toute chair, lorsque nous verrons nos femmes et nos enfants mourir devant nos yeux.

17. Nous invoquons aujourd’hui le ciel et la terre, et le Dieu de nos pères, qui se venge de nous selon nos péchés, pour que vous livriez la ville à la main de la milice d’Holoferne, et que l’on abrège par le tranchant du glaive notre fin, qui devient trop longue par les ardeurs de la soif.

  1. Judith 7,7 : Pour se rafraîchir, etc. ; c’est-à-dire pour soulager leur soif, plutôt que pour l’étancher ; car le peu d’eau qu’ils pouvaient prendre ne suffisait pas pour les désaltérer.
  2. Judith 7,13 : Voir Exode, 5, 21.