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toute la terre ; et alors le glaive de ma milice passera à travers les flancs, et, percé, tu tomberas parmi les blessés d’Israël, et tu ne respireras plus que pour être exterminé avec eux.

5. Mais cependant, si tu crois que ta prophétie soit vraie, que ton visage ne s’abatte point ; et que la pâleur qui couvre ta face s’éloigne de toi, si tu penses que mes paroles ne puissent s’accomplir.

6. Or, afin que tu saches que tu éprouveras avec eux ce que je te dis, voici que dès cette heure tu seras associé à ce peuple, afin que lorsqu’ils recevront les justes châtiments de mon glaive, toi-même aussi tu sois soumis à ma vengeance.

7. Alors Holoferne commanda à ses serviteurs de prendre Achior, de le mener vers Béthulie, et de le livrer aux mains des enfants d’Israël.[1]

8. Et le prenant, les serviteurs d’Holoferne s’en allèrent à travers les plaines ; mais, lorsqu’ils se furent approchés des montagnes, les frondeurs sortirent contre eux.

9. Mais eux, se détournant du côté de la montagne, lièrent Achior à un arbre par les mains et par les pieds, et le laissèrent ainsi attaché avec des cordes, puis ils revinrent vers leur maître.

10. Or les enfants d’Israël, descendant de Béthulie, vinrent à lui ; et l’ayant délié, ils le conduisirent à Béthulie ; alors, le mettant au milieu du peuple, ils lui demandèrent quelle était la cause pour laquelle les Assyriens l’avaient laissé lié.

11. En ces jours-là, étaient princes à Béthulie Ozias, fils de Micha, de la tribu de Siméon, et Charmi, qui s’appelait aussi Gothoniel.

12. C’est pourquoi au milieu des plus anciens, et en la présence de tous, Achior raconta ce qu’il avait dit lui-même, interrogé par Holoferne, et comment le peuple d’Holoferne l’avait voulu tuer à cause de cette parole ;

13. Et de quelle manière Holoferne lui-même, irrité, avait ordonné que pour ce motif on le livrât aux Israélites, afin que lorsqu’il aurait vaincu les enfants d’Israël, alors il fît périr aussi Achior lui-même par divers supplices, à cause de ceci qu’il avait dit : Le Dieu du ciel est leur défenseur.

14. Lorsqu’Achior eut exposé toutes ces choses, tout le peuple tomba sur sa face, adorant le Seigneur, et unanimes dans une lamentation commune et un pleur universel, ils répandirent leurs prières devant le Seigneur,[2]

  1. Judith 6,7 : Vers Béthulie. « Feu Schulz, consul de Prusse à Jérusalem, avait proposé [en 1 847] de reconnaître Béthulia dans le village de Beit-Ilfa, placé à mi-chemin sur la route de Zerayn (Jezrahel), à Beysan (Scythopolis). Cette identification ne me paraît pas satisfaisante, et j’aime mieux voir Béthulia dans le bourg fortifié de Sanour, qui est réellement une des clés de la Judée et qui est à une heure et demie seulement au sud de Tell-Dothan, où sont les ruines de Dothaïn. À petite distance à l’est de Sanour sont une vallée et un khan, nommées Meitheloun, et qui pourraient bien avoir conservé un reflet du nom de Béthulia. » (DE SAULCY.)
  2. Judith 6,14 : Voir Judith, 5, 6-25.