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INTRODUCTION AU LIVRE DE JUDITH.


Dothaïn, iv, 5 ; vii, 3 ; sur une montagne, au pied de laquelle il y avait une source, vi, 13-16 ; l’aire dans laquelle on doit rechercher ses ruines est par conséquent assez circonscrite ; on croit assez communément que c’est le Sanour d’aujourd’hui. En même temps qu’ils prenaient ces mesures de précaution, les enfants d’Israël priaient et jeûnaient afin d’obtenir la protection de Dieu contre leurs ennemis.

IVe section : Histoire d’Achior, v-vi. — Holopherne, surpris de la résistance des Israélites, demande au chef des Ammonites, Achior, leur voisin, dont il avait incorporé les forces dans son armée, iii, 8, quels sont ces téméraires qui osent ainsi s’opposer à sa marche. On a souvent trouvé invraisemblable qu’Holopherne ignorât ce qu’était Israël ; rien n’est cependant plus naturel ; avant le Christianisme, Israël n’occupait qu’une place imperceptible, aux yeux des étrangers, dans l’histoire du monde. L’Assyrie avait vaincu Samarie, il est vrai, et fait la guerre à Juda, mais d’après les inscriptions cunéiformes, ce pays était insignifiant, la 22e partie seulement des royaumes de l’Asie occidentale. De plus, Holopherne était, comme l’indique son nom, d’origine aryenne et non sémitique, et, par conséquent, encore moins au courant que le reste des Assyriens de ce qui touchait aux Israélites. Achior lui fit un résumé de leur histoire et lui déclara qu’il ne pourrait les vaincre que si Dieu était irrité contre eux par leurs iniquités. Un tel langage remplit d’indignation le général assyrien, qui fit conduire Achior à Béthulie, afin de le châtier après la prise de cette place.

Ve section : Dieu suscite Judith pour délivrer Béthulie, vii-viii. — Holopherne assiège Béthulie, coupe toutes les conduites d’eau et réduit la ville à l’extrémité. Les habitants, mourant de soif, veulent se rendre. Une pieuse veuve, nommée Judith, d’une vertu et d’un courage extraordinaires, suscitée de Dieu pour faire lever le siège, ranime la confiance de ses compatriotes et conçoit le projet d’aller dans le camp ennemi tuer elle-même le général assyrien.

VIe section : Judith réalise son projet et tue Holopherne, ix-xiii, 10. — Judith, après s’être préparée par la prière à l’exécution de son projet, se rend au camp des Assyriens, accompagnée d’une servante. Là, elle gagne les bonnes grâces d’Holopherne, et, après un grand festin, dans lequel il s’enivre, elle lui coupe la tête.

L’Ecriture Sainte loue l’héroïsme de Judith, malgré la manière dont elle trompa Holopherne. S. Thomas fait observer à ce sujet qu’elle « n’est point louée à cause de son mensonge, mais à cause du dévouement qu’elle eut pour son peuple, en faveur duquel elle s’exposa au danger. » Quant au meurtre du général assyrien, les peuples de l’antiquité ont toujours considéré la mort d’un ennemi comme licite.

VIIe section : Victoire d’Israël sur les Assyriens, à la suite de la mort d’Holopherne, xiii, 11-xvi. — Judith s’empressa de porter à Béthulie la tête de son ennemi, qui fut reconnue par Achior. Le peuple éclata en actions de grâces et sa joie n’eut d’égale que l’abattement des Assyriens, quand ils connurent la mort de leur général ; lorsque ces derniers furent attaqués par les assiégés, ils ne songèrent qu’à s’enfuir, laissant derrière eux un riche butin. L’héroïne célébra sa victoire par un cantique, et tout le peuple remercia Dieu par des sacrifices solennels à Jérusalem ; elle mourut pleine de jours dans la ville qu’elle avait sauvée.