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12. Or Dieu permit que cette épreuve lui arrivât précisément, pour que l’exemple de sa patience fût offerte à ses descendants, comme celle du saint homme Job.

13. Car, comme dès son enfance, il avait toujours craint Dieu, et gardé tous ses commandements, il ne s’attrista point, et ne murmura point contre Dieu de ce que cette plaie de cécité lui était venue ;

14. Mais il demeura inébranlable dans la crainte de Dieu, rendant grâce à Dieu tous les jours de sa vie.

15. Car, comme les rois insultaient au bienheureux Job, ainsi ses parents et ses alliés raillaient sa conduite, disant :

16. Où est ton espérance pour laquelle tu faisais des aumônes et des sépultures ?

17. Mais Tobie les reprenait, disant : Ne parlez point ainsi ;

18. Parce que nous sommes enfants des saints, et que nous attendons cette vie que Dieu doit donner à ceux qui ne détournent jamais leur fidélité de lui.

19. Or Anne, sa femme, allait faire de la toile chaque jour, et le vivre que par le travail de ses mains elle pouvait gagner, elle l’apportait.

20. D’où il arriva qu’ayant reçu un chevreau, elle l’apporta à la maison ;

21. Et lorsque son mari eut entendu le cri du chevreau bêlant, il dit : Prenez garde qu’il n’ait été dérobé ; rendez-le à ses maîtres, parce qu’il ne nous est pas permis de manger ce qui a été dérobé ou d’y toucher.

22. À cela sa femme, irritée, répondit : Ton espérance a été manifestement vaine ; et tes aumônes se montrent maintenant.[1]

23. Ainsi c’est par ces discours et d’autres semblables que sa femme le blâmait.

CHAPITRE 3.


1. Alors Tobie gémit, et commença à prier avec larmes,

2. Disant : Vous êtes juste. Seigneur, et tous vos jugements sont droits, et toutes vos voies sont miséricorde, vérité et justice.[2]

3. Et maintenant, Seigneur, souvenez-vous de moi, et ne tirez point vengeance de mes péchés, et ne vous rappelez point mes offenses ou celles de mes pères.

4. Parce que nous n’avons point obéi à vos préceptes, c’est pour cela que nous avons été livrés au pillage, à la captivité, à la mort, à la risée et à l’insulte chez toutes les nations parmi lesquelles vous nous avez dispersés.[3]

5. Et maintenant. Seigneur, vos jugements sont grands, parce que nous n’avons point agi selon vos préceptes, et que nous n’avons point marché sincèrement devant vous.

  1. Tobie 2,22 : Voir Job, 2, 9.
  2. Tobie 3,2 : Justice ; littéralement jugement, arrêt juste.
  3. Tobie 3,4 : Voir Deutéronome, 28, 15.