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39. Et l’un d’eux sortit dans la campagne pour cueillir des herbes des champs ; et il trouva comme une vigne sauvage, et il en cueillit des coloquintes sauvages, et il remplit son manteau ; et, étant revenu, il les coupa par morceaux dans la marmite pour le mets ; car il ne savait ce que c’était.[1]

40. Il les versa ensuite de la marmite pour les serviteurs d’Élisée ; mais lorsqu’ils eurent goûté de ce mets, ils crièrent, disant : La mort est dans la marmite, homme de Dieu. Et ils ne purent manger.

41. Mais Élisée : Apportez, dit-il, de la farine. Et lorsqu’ils en eurent apporté, il la mit dans la marmite, et dit : Versez-en pour la troupe, afin qu’ils en mangent. Et il n’y eut plus aucune amertume dans la marmite.

42. Or un certain homme vint de Baalsalisa, portant à l’homme de Dieu des pains des prémices, vingt pains d’orge et du blé nouveau dans sa besace. Élisée dit à son serviteur : Donne au peuple, afin qu’il mange.[2]

43. Et son serviteur lui répondit : Qu’est-ce que cela pour que je le serve à cent hommes ? Élisée dit de nouveau : Donne au peuple, afin qu’il mange ; car voici ce que dit le Seigneur : Ils mangeront, et il en restera.

44. Il mit donc les pains devant eux, et ils mangèrent, et il en resta, selon la parole du Seigneur.

CHAPITRE 5.


1. Naaman, prince de la milice du roi de Syrie, était un homme puissant auprès de son maître et honoré ; car c’est par lui que le Seigneur avait sauvé la Syrie : or il était vaillant et riche, mais lépreux.[3]

2. Cependant des voleurs étaient sortis de Syrie, et avaient emmené captive de la terre d’Israël une petite fille qui était au

  1. IV Rois 4,39 : La coloquinte produit des fruits de la grosseur d’une orange. C’est un violent purgatif.
  2. IV Rois 4,42 : Baal-Salisa, dans le district de Salisa, près de Galgala, aujourd’hui Djildjilia.
  3. IV Rois 5,1 : Naaman, prince de la milice du roi de Syrie, Bénadad. Il habitait Damas, et d’après l’historien Josèphe, c’était lui qui avait tué le roi Achab d’Israël par une flèche tirée au hasard, voir 3 Rois, 22, 34. Son souvenir est toujours vivant à Damas. « D’après la tradition, la maison même qu’il habitait est aujourd’hui un hôpital de lépreux. Nous avons visité, dit le D Guibout, cette antique maison de Naaman, devenue, pour consacrer le souvenir de sa guérison miraculeuse, une léproserie. Nous y avons vu une douzaine de malheureuses femmes, défigurées par cette horrible maladie : le visage monstrueusement difforme, le front, les paupières, le nez, les lèvres, les joues d’un développement énorme, d’une épaisseur hideuse, d’une teinte violacée et sanieuse repoussante. Telle est la lèpre tuberculeuse, hypertrophique et ulcéreuse, à marche lente, désorganisant l’économie, incurable et mortelle. Tel était, sans doute, l’état de Naaman, quand Élisée le guérit. » (Jérusalem, Le Caire, Damas, 1889, p. 293).