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15. Accoururent dix jeunes écuyers de Joab, et, le frappant, ils le tuèrent,

16. Or Joab sonna de la trompette, et retint le peuple, afin qu’il ne poursuivît point Israël, qui fuyait, voulant épargner la multitude.

17. Et ils emportèrent Absalom et le jetèrent dans la forêt, dans la grande fosse, et ils portèrent sur lui un très grand monceau de pierres ; mais tout Israël s’enfuit en ses tabernacles.

18. Or, Absalom avait érigé pour lui, lorsqu’il vivait encore, un monument qui est dans la Vallée du roi ; car il avait dit : Je n’ai point de fils, et ce sera là un souvenir de mon nom. Et il appela le monument de son nom ; et on l’a appelé la Main d’Absalom jusqu’à ce jour.[1]

19. Alors Achimaas, fils de Sadoc, dit : Je courrai, et j’annoncerai au roi que le Seigneur lui a fait justice, en le délivrant de la main de ses ennemis.

20. Joab lui dit : Tu ne seras point messager en ce jour ; mais tu annonceras dans un autre : je ne veux pas que tu portes aujourd’hui la nouvelle ; car le fils du roi est mort.

21. Joab dit donc à Chusi : Va, et annonce au roi ce que tu as vu. Chusi se prosterna devant Joab, et courut.

22. Achimaas, fils de Sadoc, dit encore à Joab : Qui empêche que je ne coure, moi aussi, après Chusi ? Et Joab lui dit : Pourquoi veux-tu courir, mon fils ? tu ne seras pas porteur d’une bonne nouvelle.

23. Achimaas répondit : Mais enfin si je courais ? Et il lui dit : Cours. Achimaas donc, courant par une voie plus courte, devança Chusi.

24. Cependant David était assis entre les deux portes ; et la sentinelle qui était au faite de la porte sur le mur, levant les yeux, vit un homme courant seul.[2]

25. Et, criant à haute voix, elle avertit le roi ; et le roi dit : S’il est seul, une bonne nouvelle est en sa bouche. Or, celui-ci se hâtant, et approchant de plus près,[3]

26. La sentinelle vit un autre homme courant, et criant haut du faîte, elle dit : Je vois un autre homme courant seul. Et le roi dit : Celui-ci aussi est un bon messager.

27. Mais la sentinelle : Je vois, dit-elle, la course du premier comme la course d’Achimaas, fils de Sadoc. Et le roi dit : C’est un homme de bien, et c’est en portant une bonne nouvelle qu’il vient.

  1. II Rois 18,18 : Dans la Vallée du roi, probablement la Vallée de Cédron. On y voit encore aujourd’hui un monument qu’on appelle le tombeau d’Absalom. Il date seulement de l’époque grecque. Néanmoins il peut se trouver à l’endroit où Absalom avait fait élever son monument, qui devait être un cippe en pierre.
  2. II Rois 18,24 : Entre les deux portes ; c’est-à-dire entre la porte intérieure qui regardait la ville, et la porte extérieure qui regardait la campagne.
  3. II Rois 18,25 : S’il est seul, etc. ; car s’ils étaient vaincus, ils reviendraient en nombre.