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et prenez pour vous tout autant qu’en désire votre âme. Et celui-ci, répondant, lui disait : Point du tout ; car tu m’en donneras maintenant, ou bien j’en prendrai de force.

17. Ainsi le péché des enfants d’Héli était très grand devant le Seigneur, puisqu’ils détournaient les hommes des sacrifices du Seigneur.

18. Cependant devant la face du Seigneur servait Samuel, enfant revêtu d’un éphod de lin.[1]

19. Et sa mère lui faisait une petite tunique qu’elle lui apportait aux jours prescrits, montant avec son mari, pour immoler l’hostie solennelle.[2]

20. Et Héli bénit Elcana et sa femme et dit à Elcana : Que le Seigneur te rende une postérité par cette femme pour l’intérêt de ce que tu as prêté au Seigneur. Et ils s’en allèrent dans leur demeure.

21. Le Seigneur visita donc Anne, et elle conçut et enfanta trois fils et deux filles, et l’enfant Samuel devint grand devant le Seigneur.

22. Or, Héli était fort vieux ; et il apprit tout ce que faisaient ses fils à tout Israël, et comment ils dormaient avec les femmes qui veillaient à la porte du tabernacle,

23. Et il leur demanda : Pourquoi faites-vous des choses de cette nature, choses très mauvaises, que j’apprends moi-même de tout le peuple ?

24. Cessez, mes enfants ; car il n’est pas honorable le bruit qui est parvenu jusqu’à moi, que vous faites transgresser le peuple du Seigneur.

25. Si un homme pèche contre un homme, Dieu pourra être apaisé pour lui ; mais si c’est contre le Seigneur qu’un homme pèche, qui priera pour lui ? Et ils n’écoutèrent pas la voix de leur père, parce que le Seigneur voulut les perdre.[3]

26. Cependant l’enfant Samuel avançait et croissait, et plaisait autant au Seigneur qu’aux hommes.

27. Or, il vint un homme de Dieu vers Héli, et il lui dit : Voici ce que dit le Seigneur : Ne me suis-je pas ouvertement révélé à la maison de ton père, lorsqu’ils étaient en Égypte, dans la maison de Pharaon ?[4]

  1. I Rois 2,18 : D’un éphod. Voir Exode, note 25.7.
  2. I Rois 2,19 : Aux jours prescrits. Voir 1 Rois, 2, 3.
  3. I Rois 2,25 : Mais si c’est contre le Seigneur, etc. Les fautes d’un homme contre un autre homme sont plus faciles à pardonner, parce qu’elles regardent Dieu d’une manière en quelque sorte moins directe ; mais si nous l’attaquons immédiatement en profanant son nom, en souillant ses mystères, en rendant méprisables sa religion et ses cérémonies, qui s’intéressera à nous réconcilier avec lui ? quels moyens emploierons-nous pour fléchir sa justice ? Ainsi, bien que notre pardon ne soit pas en ce cas impossible, il devient au moins d’une plus grande difficulté. ― Parce que le Seigneur, etc. Parce que le Seigneur voulut les abandonner à eux-mêmes, et qu’il ne leur donna pas ces grâces extraordinaires, qui auraient triomphé de la dureté de leur cœur, mais dont ils s’étaient rendus indignes par leurs infidélités, et en comblant la mesure de leurs crimes. Comparer à Exode, 4, 21 ; Romains, 9, 18.
  4. I Rois 2,27 : Un homme de Dieu ; c’est-à-dire un prophète. Comparer à 1 Rois, 9, 6. ― Ton père Aaron.