Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/509

Cette page n’a pas encore été corrigée


2. Or, il y avait un certain homme de Saraa, et de la race de Dan, du nom de Manué, ayant une femme stérile,[1]

3. À qui l’ange du Seigneur apparut, et dit : Tu es stérile et sans enfants ; mais tu concevras et tu enfanteras un fils.[2]

4. Prends donc bien garde de ne point boire de vin, et de cervoise, et de ne manger rien d’impur,[3]

5. Parce que tu concevras et tu enfanteras un fils dont le rasoir ne touchera pas la tête ; car il sera nazaréen de Dieu, depuis son enfance et dès le sein de sa mère ; et c’est lui qui commencera à délivrer Israël de la main des Philistins.[4]

6. Et étant venue vers son mari, elle lui dit : L’homme de Dieu est venu vers moi, ayant le visage d’un ange, et inspirant la plus grande terreur. Lorsque je lui ai demandé qui il était, d’où il venait, et de quel nom il s’appelait, il n’a pas voulu me le dire.[5]

7. Mais il m’a répondu ceci : Voilà que tu concevras et enfanteras un fils : prends garde de ne point boire de vin ni de cervoise, et de ne rien manger d’impur ; car l’enfant sera nazaréen de Dieu depuis son enfance, du sein de sa mère jusqu’au jour de sa mort.

8. C’est pourquoi Manué pria le Seigneur et dit : Je vous conjure. Seigneur, que l’homme de Dieu, que vous avez envoyé, vienne de nouveau, et qu’il nous enseigne ce que nous devons faire de l’enfant qui doit naître.

9. Et le Seigneur exauça Manué priant, et de nouveau apparut l’ange de Dieu à sa femme, assise dans la campagne. Or, Manué son mari n’était pas avec elle. Et lorsqu’elle eut vu l’ange,

10. Elle se hâta, courut à son mari, et le lui annonça, disant : Voilà que m’a apparu l’homme que j’avais vu auparavant.

11. Manué se leva et suivit sa

    du nom des Philistins que les Égyptiens et les Grecs, qui les connurent avant les habitants de l’intérieur des terres, tirèrent la dénomination de Palestine, sous laquelle la terre de Chanaan est encore aujourd’hui désignée.

  1. Juges 13,2 : De Saraa. Saraa est actuellement un village de trois cents habitants, qui a gardé son ancien nom, à peine modifié sous la forme Sar’ah. Il est placé sur une colline en forme de pain de sucre, à l’entrée d’une vallée. Les flancs de la colline sont percés de grottes sépulcrales. Une source est à peu de distance, au-dessous du village.
  2. Juges 13,3 : Voir Genèse, 16, 11 ; 1 Rois, 1, 20 ; Luc, 1, 31. ― Les grâces que Dieu a accordées à Samson et les faveurs qu’il lui a faites n’avaient pas pour objet de le récompenser de sa vertu, mais de protéger et de défendre son peuple contre la tyrannie et l’oppression de ses ennemis.
  3. Juges 13,4 : Voir Nombres, 6, 3-4.
  4. Juges 13,5 : Nazaréen de Dieu ; c’est-à-dire consacré à Dieu en qualité de nazaréen.
  5. Juges 13,6 : L’homme de Dieu. C’est ainsi que porte l’hébreu. Il paraît que Manué et sa femme avaient déjà une connaissance quelconque de cet homme de Dieu : c’est du moins ce que prouve l’article déterminatif que l’écrivain sacré affecte d’employer ici.