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Au sortir de ce lieu parut un puits, au sujet duquel le Seigneur dit à Moïse : Assemble le peuple, et je lui donnerai de l’eau.

17. Alors Israël chanta ce cantique : Que le puits monte. Ils chantaient tous ensemble :

18. Le puits qu’ont creusé des princes, et qu’ont préparé les chefs de la multitude avec celui qui a donné la loi, et avec leurs bâtons. Du désert, ils vinrent à Matthana,[1]

19. De Matthana à Nahaliel, de Nahaliel à Bamoth ;[2]

20. Après Bamoth est une vallée dans la contrée de Moab, près du sommet de Phasga, qui regarde contre le désert.[3]

21. Or Israël envoya des messagers à Séhon, roi des Amorréhens, disant :[4]

22. Je demande instamment qu’il me soit permis de passer par ta terre : nous ne nous détournerons point dans les champs et les vignes, nous ne boirons point l’eau des puits ; c’est par la voie publique que nous marcherons, jusqu’à ce que nous soyons passés hors de tes frontières.

23. Séhon ne voulut pas accorder qu’Israël passât par ses confins ; bien plus, son armée assemblée, il sortit au devant dans le désert et vint à Jasa, et combattit contre lui.

24. Israël le frappa du tranchant du glaive et posséda sa terre depuis Arnon jusqu’à Jeboc et aux enfants d’Ammon, parce que les frontières des Ammonites étaient gardées par une forte garnison.[5]

25. Israël prit donc toutes ses cités et il habita dans les villes de l’Amorrhéen, c’est-à-dire, dans Hésébon et ses bourgades.[6]

26. La ville d’Hésébon était à Séhon, roi des Amorréhens qui combattit contre le roi de Moab et prit toute la terre qui avait été de sa domination jusqu’à Arnon.

27. C’est pourquoi on dit dans le proverbe : Venez à Hésébon ; que la ville de Séhon soit bâtie et construite.

28. Un feu est sorti d’Hésébon, une flamme, de la ville de Séhon, et elle a dévoré Ar des Moabites et les habitants des hauteurs d’Arnon.

29. Malheur à toi, Moab ! Tu

  1. Nb. 21,18 : Matthana, d’après Eusèbe, était à douze mille romains à l’est de Médaba.
  2. Nb. 21,19 : Nahaliel, peut-être l’ouadi-Enkheiléh, affluent de l’Arnon. ― Bamoth, Bemoth-Baal (voir Josué, 13, 17), montagne à l’est de la mer Morte, non loin de Dibon, sur la frontière de Moab, dans la tribu de Ruben.
  3. Nb. 21,20 : Après Bamoth, c’est-à-dire en sortant de Bamoth, etc. Cette interprétation nous a paru la plus conforme à la Vulgate ; l’hébreu porte : Et de Bamoth à la vallée, qui, etc. ― Phasga désigne tout ou partie de la chaîne des monts Abarim à l’est de la mer Morte.
  4. Nb. 21,21 : Voir Deutéronome, 2, 26 ; Juges, 11, 19.
  5. Nb. 21,24 : Voir Psaumes, 134, 11 ; Amos, 2, 9. ― Jusqu’à Jeboc, affluent du Jourdain, aujourd’hui ouadi-Zerka.
  6. Nb. 21,25 : Hésébon, sur une colline où l’on voit encore ses ruines, à l’est du Jourdain, presque vis-à-vis de l’embouchure de ce fleuve.