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APPENDICE.


cement par les Croisés. Il n’en reste que quelques débris, sur une partie desqueils les Franciscains ont élevé une chapelle de 1858 à 1859. Il est impossible de savoir au juste comment était disposé ce lieu du temps de Notre Seigneur.

À quatre minutes de Nazareth, au nord-est, est la Fontaine de la Vierge, dont la source est enfermée aujourd’hui dans la partie septentrionale de l’église de S. Gabriel qui appartient aux Grecs. L’eau passe dans un canal devant l’autel de l’église, à gauche, et est ainsi conduite à la Fontaine proprement dite, où l’on voit toujours des femmes qui viennent y remplir de grandes urnes à forme antique. Cette eau est bonne et abondante et sert à arroser les jardins de Nazareth en même temps qu’elle abreuve ses habitants. Comme c’est l’unique fontaine qu’on rencontre dans toute la localité, on ne saurait douter que la sainte Vierge et l’enfant Jésus ne s’y soient rendus souvent

Note 6, p. 2332 (Matt., iii, 7). — LES PHARISIENS.

Les Pharisiens ne passaient pas pour alléger le joug de la loi. En général, leur doctrine était exacte. Cependant Notre Seigneur leur reproche de s’écarter, sur des points importants, de la justice et de la vérité : « Ce sont des aveugles, dit-il, et des conducteurs d’aveugles. » Tandis qu’ils poussaient jusqu’au scrupule l’exactitude aux petites choses, ils se mettaient peu en peine du grand précepte de la charité. Ils disaient : « Œil pour œil et dent pour dent, » ce que S. Augustin appelle justitia injustorum. Ils comptaient pour peu de chose les fautes intérieures. Ils éludaient certaines obligations par des subtilités. Ils en exagéraient d’autres au-delà de toute mesure, surtout la loi du sabbat.

Leur caractère était bien plus répréhensible que leur enseignement. Sauf un petit nombre, dont la vertu contrastait avec les défauts de la secte, entre autres Nicodème, neveu de Gamaliel, ils étaient orgueilleux, fiers de leur savoir, pleins de prétention, de dédain pour leurs frères, insensibles aux faiblesses et aux besoins du prochain, avares, hypocrites. Ils disaient et ne faisaient point. Ils affectaient l’austérité, le jeûne, les ablutions fréquentes, les longues prières ; mais tout cela par amour-propre et par intérêt. Il leur fallait partout les premières places et les témoignages de respect. Ils rendaient eux-mêmes des honneurs aux prophètes, quand ils étaient morts ; mais durant leur vie, quand ceux-ci les reprenaient de leurs vices, ils les persécutaient et cherchaient à les perdre. Ils passaient les mers et parcouraient le monde pour faire des prosélytes, mais dans la seule vue de les attacher à leur secte et de leur inoculer leurs principes et leurs vices. En somme, Notre Seigneur leur préférait les publicains, quoique odieux au peuple et regardés, dit Tertullien comme des pécheurs de profession. Aussi les frappe-t-il, peu de temps avant sa mort des plus terribles malédictions. De leur côté, les pharisiens ne pouvaient le souffrir. Ils étaient jaloux de sa réputation, de son influence et de ses miracles. Après lui avoir tendu toutes sortes de pièges et lui avoir suscité toutes sortes d’oppositions ils finirent par le faire attacher à la croix. (L. Bacuez.)

Note 7, p. 2332 (Matt., iii, 7). — LES SADDUCÉENS.

L’origine du nom des Sadducéens est douteuse. D’après la tradition commune des Juifs, les Sadducéens étaient ainsi appelés de Sadoc, disciple d’Antigone de Socho, lequel avait reçu la loi orale de la bouche de Simon le Juste, le dernier membre de la Grande Synagogue. Quoi qu’il en soit, du temps de Notre Seigneur, la secte des Sadducéens se composait surtout des membres de l’aristocratie juive. Sur la plupart des points, ils étaient en opposition avec les Pharisiens, Ceux-ci affirmaient que Moïse, outre la loi écrite, avait donné aux Israélites une loi orale, qui s’était conservée par tradition. Les Sadducéens le niaient. Leur principale erreur, qui leur est reprochée expressément dans l’Évangile, consistait à rejeter le dogme de la résurrection des morts. Ils n’admettaient pas non plus l’existence des anges. Les Sadducéens disparaissent de l’histoire avec le premier siècle et cèdent la place aux Pharisiens dont les croyances deviennent bientôt tout à fait prédominantes parmi les Juifs.