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APPENDICE.


Noé avait vu l’arc-en-ciel, mais quand il l’avait vu, le déluge n’avait pas encore désolé la terre ; pendant le déluge, cet arc n’avait point brillé. C’était donc un signe très bien choisi qui, par rexpérience du passé, pouvait rassurer contre la crainte du cataclysme. »

Note 8, p. 31. — LA TABLE ETHNOGRAPHIQUE.

I. Les Chamites furent les premiers, des trois grandes familles, qui s’éloignèrent du centre commun de l’humanité, se répandirent sur la plus vaste étendue du territoire et fondèrent les plus antiques monarchies. — 1o Cousch et les Couschites s’étendirent depuis la Babylonie, le long des côtes de l’Océan indien, jusqu’en Ethiopie, au sud de l’Egypte. Les inscriptions hiéroglyphiques confirment le récit de la Genèse : elles désignent toujours les peuples du Haut-Nil sous le nom de Cousch. Nemrod, le premier conquérant, le fondateur d’Erech et de Chalanné, était aussi un fils de Cousch, Gen., x, 8. — 2o Misraïm peupla l’Egypte. Les Arabes appellent encore aujourd’hui ce pays et sa capitale Misr. Les Psaumes appellent l’Egypte la terre de Cham, Ps. lxxvii, 51 ; civ, 23 ; cv, 22, sans doute parce que c’était le pays où la race de Cham s’était élevée au plus haut degré de puissance et de civilisation. — 3o Phut peupla les côtes septentrionales de l’Afrique. On trouve, dans les inscriptions égyptiennes, des Africains nomades ainsi appelés. — 4o Chanaan habita la contrée qui prit son nom. Les Chananéens comprenaient les Phéniciens et les tribus nombreuses qui occupaient le pays renfermé entre la Méditerranée et la mer Morte avant l’établissement des Hébreux.

II. Les descendants de Sem occupèrent cette partie de la terre qui s’étend entre la mer Méditerranée et l’Océan indien d’une part, et. de l’autre, depuis l’extrémité nord-est de la Lydie, jusqu’à la péninsule arabique : au sud, Aram habita la Syrie ; Arphaxad, la Chaldée ; Assur, l’Assyrie ; Elam, l’Elymaïde, qui devint plus tard une province de la Perse ; Jectan, l’Arabie.

III. De Japhet sortirent : 1o Gomer, père des races kymris ou celtes ; 2o Magog, des races scythes et teutoniques ; 3o Madaï, des races iraniennes (Bactriens, Mèdes et Perses); 4o Javan, d’Elisa, Tharsis, Kithim, Dodanim (ou Rodanim), races pélasgiques, hellènes, italiotes, etc.; 5o Thubal, des Thubaliens, Ibères ; 6o Mosoch, des Cappadociens, etc.; 7o Thiras, d’une partie des races scythes ou slaves. — La tradition grecque avait conservé le souvenir de l’origine asiatique de Japhet, puisqu’elle disait que Japet était l’époux de l’Asie.

Note 9, p. 137. — SORTIE D’EGYPTE.

Quand Dieu, par la main de Moïse, frappa l’Egypte des dix plaies, la cour du Pharaon était à Tanis. Les Hébreux habitaient au sud de cette ville, à Ramsès et à Pithom, aujourd’hui, Tell-el-Maskhuta, et dans les environs. C’est de là qu’ils partirent après avoir célébré la première Pâque, lorsque, après la mort de tous les premiers-nés des Egyptiens, Menephtah eut enfin consenti à leur départ. Ils se dirigèrent d’abord vers le nord-est, pour aller prendre la route directe de la Palestine qui longeait le bord de la Méditerranée, jusqu’à Gaza, ville qui faisait partie de la Terre Promise ; mais au bout de deux jours de marche. Dieu leur ordonna de revenir sur leurs pas, vers le sud. Ils étaient arrivés à l’extrémité de la mer Rouge, au nord-ouest de la pointe septentrionale de ce que nous appelons aujourd’hui le golfe de Suez, lorsque Menephtah, regrettant de leur avoir permis de partir, se mit à leur poursuite avec ses chariots. Il atteignit les Hébreux, qui se trouvèrent enfermés ainsi au sud par les eaux de la mer, à l’ouest par la chaîne du Djebel Attaka, au nord, et à l’est par l’armée égyptienne. Tout était humainement perdu ; mais Dieu n’avait voulu les réduire à cette extrémité que pour se les attacher à jamais par une reconnaissance éternelle. Sur son ordre. Moïse commanda à la mer, et Israël passa de l’autre côté du golfe, entre deux murailles d’eau, qui se refermèrent sur leurs ennemis pour les engloutir quand ils essayèrent de suivre la même roule. Tel fut le passage de la mer Rouge, l’un des plus grande miracles qu’enregistrent nos Saints Livres.