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animal qui dit : Viens et vois.

4. Et il sortit un autre cheval qui était roux ; et à celui qui le montait, il fut donné d’ôter la paix de dessus la terre, et de faire que les hommes s’entre-tuassent ; et une grande épée lui fut donnée.

5. Quand il eut ouvert le troisième sceau, j’entendis le troisième animal qui dit : Viens et vois. Et voilà un cheval noir ; or celui qui le montait avait une balance en sa main.

6. Et j’entendis comme une voix au milieu des quatre animaux, disant : Deux livres de blé pour un denier, et trois livres d’orge pour un denier, et ne gâte ni le vin ni l’huile.[1]

7. Lorsqu’il eut ouvert le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième animal, disant : Viens et vois.

8. Et voilà un cheval pâle ; et celui qui le montait s’appelait la Mort, et l’enfer le suivait ; et il lui fut donné puissance sur les quatre parties de la terre, de tuer par l’épée, par la famine, par la mortalité et par les bêtes sauvages.

9. Lorsqu’il eut ouvert le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui ont été tués à cause de la parole de Dieu, à cause du témoignage qu’ils avaient.[2]

10. Et ils criaient d’une voix forte, disant : Jusques à quand, Seigneur (le saint et le véritable), ne ferez-vous point justice et ne vengerez-vous point notre sang de ceux qui habitent la terre ?[3]

11. Et une robe blanche fut donnée à chacun d’eux ; et il leur fut dit qu’ils attendissent en repos encore un peu de temps, jusqu’à ce que fût accompli le nombre de ceux qui servaient Dieu comme eux, et celui de leurs frères qui devaient être tués comme eux.[4]

12. Et je regardai lorsqu’il ouvrit le sixième sceau ; et voilà qu’un grand tremblement de terre se fit ; le soleil devint noir comme un sac de poils, et la lune tout entière devint comme du sang.[5]

13. Et les étoiles tombèrent du ciel sur la terre, comme un figuier laisse tomber ses figues vertes, quand il est agité par un grand vent.[6]

  1. Ap. 6,6 : Deux livres. Le texte original porte deux chœnix. Le chœnix était une mesure de capacité contenant 1 litre 079. ― Le denier valait environ 80 centimes (en 1 900).
  2. Ap. 6,9 : Sous l’autel. Jésus-Christ, en tant qu’homme, est cet autel sous lequel les âmes des martyrs vivent dans le ciel, comme leurs corps sont ici déposés sous nos autels.
  3. Ap. 6,10 : Le saint et le véritable. Comparer à Apocalypse, 3, 7. ― Ne ferez-vous point, etc. Les saints ne demandent pas cela par haine de leurs ennemis, mais par zèle pour la gloire de Dieu, désirant que le Seigneur hâte le jugement universel, et la béatitude complète de ses élus.
  4. Ap. 6,11 : Une robe blanche, stolê. Voir Luc, 12, 22.
  5. Ap. 6,12 : Noir comme un sac de poils. Les sacs de deuil dont se servaient ordinairement les prophètes étaient faits de poils noirs ou bruns, soit de chèvre, soit de chameau.
  6. Ap. 6,13 : Ses figues. Les figues sont ordinairement nombreuses sur les figuiers, et un grand vent les fait tomber en abondance.