partie de l’Epître de S. Jude. — 2o S. Pierre n’avait pas d’intérêt à s’approprier
la Lettre de S. Jude. S. Jude, au contraire, trouvait un avantage à citer
S. Pierre : il ajoutait à sa considération et à son autorité personnelles celle du
Prince des Apôtres et du chef de l’Eglise. — 3o L’Epître de S. Pierre paraît avoir
été écrite la première. Elle parle au futur ; elle prédit les hérésies qui vont bientôt paraître, ii, 1-3 : celle de S. Jude parle au passé, elle donne les faits qu’elle
décrit pour l’accomplissement des prophéties faites par les Apôtres. Par suite,
S. Jude combat les sectaires avec plus de force et les caractérise d’une manière
plus précise. — 4o Le style de S. Jude est meilleur, plus soigné, plus soutenu.
On y voit moins de répétitions. — 5o S. Jude paraît commenter et expliquer
S. Pierre. Au verset 10, il développe et éclaircit ce que S. Pierre avait laissé
dans l’ombre, et au verset 9, sa citation du livre de l’Assomption de Moïse
semble avoir pour but de confirmer un fait qu’a avancé S. Pierre. L’Epître de
S. Jude nous semblerait donc postérieure et d’une date assez rapprochée de la
ruine de Jérusalem.
Quoi qu’il en soit, du reste, la ressemblance si visible qui existe entre ces deux Epîtres est une preuve de leur authenticité. On ne se fait pas faussaire pour le plaisir de transcrire, et l’on n’a pas d’intérêt à s’approprier ce qui est sans autorité.(L. Bacuez.)