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le moment d’en parler en détail.

6. Or ces choses ainsi disposées, les prêtres entraient en tout temps dans le premier tabernacle, lorsqu’ils exerçaient les fonctions de la sacrificature.

7. Dans le second, au contraire, le pontife seul entrait une fois l’année, non sans y porter du sang, qu’il offrait pour son ignorance, et pour celle du peuple ;[1]

8. L’Esprit-Saint montrant par là que la voie du sanctuaire n’était pas encore ouverte, le premier tabernacle subsistant toujours.

9. Ce qui est une image du temps présent, d’après laquelle on offre des dons et des hosties, qui ne peuvent rendre parfait selon la conscience celui dont le culte consiste seulement en des viandes et en des breuvages ;

10. En diverses ablutions et en des cérémonies charnelles, imposées jusqu’au temps d’une réformation.[2]

11. Mais le Christ, venant comme pontife des biens futurs, c’est par un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’a point été formé de main d’homme, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création,[3]

12. Et non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, qu’il est entré une fois dans le sanctuaire, nous ayant acquis une éternelle rédemption.[4]

13. Car si le sang des boucs et des taureaux, et l’aspersion de la cendre d’une génisse sanctifie ceux qui ont été souillés, en purifiant leur chair,[5]

14. Combien plus le sang du Christ, qui par l’Esprit-Saint s’est offert lui-même à Dieu, comme une victime sans tache, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour servir le Dieu vivant ?[6]

15. C’est pourquoi il est le médiateur du nouveau testament, afin que la mort intervenant pour la rédemption des prévarications qui existaient sous le premier testament, ceux qui sont appelés reçoivent l’éternel héritage promis.[7]

16. Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur intervienne ;

17. Puisque le testament n’a de force

  1. Hébr. 9,7 : Voir Exode, 30, 10 ; Lévitique, 16, 2. ― Son ignorance. L’Ecriture comprend assez ordinairement sous ce mot toutes sortes de péchés ; parce que le péché est toujours un égarement, une erreur, mais volontaire, et par conséquent coupable.
  2. Hébr. 9,10 : Des cérémonies ; littéralement, des justices ; c’est-à-dire des moyens de justification.
  3. Hébr. 9,11 : Qui n’est pas de cette création ; de la création de ce monde, qui ne fait point partie des œuvres de ce monde.
  4. Hébr. 9,12 : Par le seul sacrifice de son sang offert une fois sur la croix, Jésus-Christ nous a acquis une rédemption dont l’effet est permanent et éternel ; au lieu que l’effet des sacrifices de la loi n’était que passager, ce qui obligeait de les réitérer. Aussi, lorsque l’Eglise offre à Dieu Jésus-Christ présent sur l’autel, elle ne croit pas pour cela qu’il manque quelque chose au sacrifice de la croix ; elle le croit au contraire si parfait et si suffisant, qu’elle n’offre celui de la messe que pour en célébrer la mémoire, et pour nous en appliquer la vertu.
  5. Hébr. 9,13 : Voir Lévitique, 16, 15.
  6. Hébr. 9,14 : Voir 1 Pierre, 1, 19 ; 1 Jean, 1, 7 ; Apocalypse, 1, 5. ― Par l’Esprit-Saint (variante fausse quant à l’expression, mais exacte pour le sens) : par l’Esprit éternel. Jésus-Christ s’offre par l’Esprit éternel, c’est-à-dire, animé, porté, consacré, pour cet acte par l’Esprit de Dieu qui est en lui sans mesure, dans une harmonie ineffable avec Dieu qui s’associe à son œuvre par son Esprit. Ici, comme dans Romains, 1, 4 et1 Timothée, 3, 16, ces mots expriment la nature divine du Christ, d’où son sacrifice tira une valeur infinie. Eternel rappelle et explique la rédemption éternelle du verset 12 : c’est l’œuvre de Dieu accomplie pour l’éternité. ― Œuvres mortes, péchés (voir Hébreux, 6, 1). (CRAMPON)
  7. Hébr. 9,15 : Voir Galates, 3, 15.