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invisible en sa présence ; mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui dont nous parlons.[1]

14. Ayant donc un grand pontife, qui a traversé les cieux, Jésus, Fils de Dieu, retenons fermement ce que nous confessons.

15. Car nous n’avons point un pontife qui ne puisse compatir à nos infirmités, ayant éprouvé comme nous toutes sortes de tentations, hors le péché.

16. Allons donc avec confiance au trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce dans un secours opportun.

CHAPITRE 5.


1. Car tout pontife pris d’entre les hommes est établi pour les hommes en ce qui regarde Dieu, afin qu’il offre des dons et des sacrifices pour les péchés,

2. Et qu’il puisse compatir à ceux qui sont dans l’ignorance et dans l’erreur, étant lui-même environné de faiblesse.

3. Et c’est pourquoi il doit offrir pour lui-même aussi bien que pour le peuple, des sacrifices en expiation des péchés.

4. Or nul ne s’attribue à lui-même cet honneur, sinon celui qui est appelé de Dieu, comme Aaron.[2]

5. Ainsi ce n’est pas le Christ qui s’est glorifié lui-même pour devenir pontife, mais c’est celui qui lui a dit : Vous êtes mon Fils, c’est moi qui aujourd’hui vous ai engendré.[3]

6. Comme aussi dans un autre endroit il dit : Vous êtes prêtre pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech.[4]

7. Dans les jours de sa chair, ayant offert avec larmes et grands cris des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, il a été exaucé pour son humble respect ;[5]

8. Et même, quoiqu’il fût le Fils de Dieu, il a appris l’obéissance, par ce qu’il a souffert ;

9. Et par sa consommation, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel,

10. Nommé par Dieu pontife selon l’ordre de Melchisédech.

11. Sur quoi nous aurions beaucoup de choses à dire, et difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus peu capables de les entendre.

  1. Hébr. 4,13 : Voir Psaumes, 33, 16 ; Ecclésiastique, 15, 20.
  2. Hébr. 5,4 : Voir Exode, 28, 1 ; 2 Paralipomènes, 26, 18.
  3. Hébr. 5,5 : Voir Psaumes, 2, 7.
  4. Hébr. 5,6 : Voir Psaumes, 109, 4.
  5. Hébr. 5,7 : De sa chair, de sa vie passible et mortelle. Des supplications, etc. : allusion à la prière et à l’agonie de Jésus-Christ dans le jardin de Gethsémani. Comparer aussi à Psaumes, 21, 25. Les évangélistes ne disent pas que Jésus-Christ ait pleuré au jardin des Oliviers, ou sur la croix : mais l’Apôtre a pu apprendre cette particularité de la tradition ou par révélation. Remarquons qu’il n’y a pas de contradiction entre ce qui est dit ici, que Jésus-Christ fut exaucé, et ce cri qu’il poussa sur la croix : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? Parce que quoiqu’il eût été exaucé dans sa demande à son Père d’accomplir sa volonté, par rapport à sa passion ; c’est-à-dire de mériter par sa passion et sa mort de ressusciter et d’obtenir pour nous-mêmes notre salut éternel, il a été réellement abandonné de son Père sur la croix, en ce sens que son Père l’a livré, lui, Fils unique, aux douleurs, aux tourments et à la mort même.