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la grâce de Dieu goûté de la mort pour tous.[1]

10. pour qui et par qui sont toutes choses, qui voulait conduire une multitude d’enfants à la gloire, de consommer par les souffrances l’auteur de leur salut.[2]

11. Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’une seule nature. C’est pourquoi il ne rougit pas de les appeler frères, disant :[3]

12. J’annoncerai votre nom à mes frères ; je vous louerai au milieu de l’assemblée.[4]

13. Et encore : Je me confierai en lui. Et de nouveau : Me voici, moi et mes enfants que le Seigneur m’a donnés.[5]

14. Comme donc les enfants ont participé à la chair et au sang, il y a lui-même également participé, afin de détruire par la mort celui qui avait l’empire de la mort, le diable ;[6]

15. Et de mettre en liberté ceux qui, par la crainte de la mort, étaient pour toute la vie soumis à la servitude.

16. Car nulle part il ne prend les anges, mais c’est la race d’Abraham qu’il prend.[7]

17. D’où il a dû être en tout semblable à ses frères, afin de devenir auprès de Dieu un pontife miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple.

18. Car c’est par les souffrances et les épreuves qu’il a lui-même subies, qu’il est puissant pour secourir ceux qui sont aussi éprouvés.

CHAPITRE 3.


1. Vous donc, mes frères saints, participants à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le pontife de notre confession, Jésus,[8]

2. Qui est fidèle à celui qui l’a établi, comme Moïse lui-même l’a été dans toute sa maison.[9]

3. Car lui a été jugé digne d’une gloire aussi élevée au-dessus de celle de Moïse, que l’est l’honneur du constructeur par rapport à la maison qu’il a bâtie.

  1. Hébr. 2,9 : Voir Philippiens, 2, 8.
  2. Hébr. 2,10 : Dieu, créateur de toutes choses, et à qui toutes choses doivent se rapporter, a voulu, par un effet de sa sagesse et de sa justice, que son Fils unique, qu’il avait destiné pour être notre Sauveur, consommât son sacrifice par ses souffrances, et méritât ainsi le salut des élus, en méritant pour lui-même la gloire infinie dont il est revêtu.
  3. Hébr. 2,11 : D’une seule nature ; selon d’autres, d’un seul principe ; c’est-à-dire Dieu ; ou bien d’un seul homme, Adam, mais la première interprétation paraît plus conforme au but de l’Apôtre.
  4. Hébr. 2,12 : Voir Psaumes, 21, 23.
  5. Hébr. 2,13 : Voir Psaumes, 17, 3 ; Isaïe, 8, 18.
  6. Hébr. 2,14 : Voir Osée, 13, 14 ; 1 Corinthiens, 15, 54. « La chair et au sang, la nature humaine. Le diable avait l’empire de la mort, parce qu’il est le premier auteur du péché. ― Jésus-Christ a anéanti le diable en tant qu’ayant la puissance de la mort, c’est-à-dire qu’il a anéanti la mort (voir2 Timothée, 1, 10), la mort spirituelle et la mort corporelle, en communiquant à l’humanité, dans le baptême et l’eucharistie, un principe de vie spirituelle et divine, qui conserve le corps lui-même pour la vie éternelle. » (CRAMPON)
  7. Hébr. 2,16 : Nulle part, dans l’Ecriture il n’est dit qu’il ait pris. Ce genre d’ellipse est assez commun parmi les écrivains sacrés. ― Il ne prend la nature des anges, il ne s’unit à la nature angélique. C’est l’explication des Pères de l’Eglise, et celle que semble clairement indiquer le verset suivant ; quoique le verbe grec que la Vulgate a rendu par apprehendit signifie primitivement prendre la main, et de là secourir, il a aussi el sens de prendre, saisir, embrasser, sans exclure l’idée de secourir.
  8. Hébr. 3,1 : De notre confession ; c’est-à-dire de la foi, de la religion que nous professons. ― La gloire de l’espérance ; hébraïsme, pour l’espérance dans laquelle nous mettons notre gloire, ou bien l’espérance d’être un jour glorifiés.
  9. Hébr. 3,2 : Voir Nombres, 12, 7.