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ce qui est offert dans le temple, et que ceux qui servent à l’autel ont part à l’autel ?[1]

14. Ainsi le Seigneur lui-même a prescrit à ceux qui annoncent l’Evangile de vivre de l’Evangile.

15. Pour moi, je n’ai usé d’aucun de ces droits. Je n’écris donc pas ceci pour qu’on en use ainsi envers moi ; car j’aimerais mieux mourir que de laisser quelqu’un m’enlever cette gloire.

16. Car si j’évangélise, la gloire n’en est pas à moi ; ce m’est une nécessité, et malheur à moi, si je n’évangélise !

17. Si je le fais de bon cœur, j’en aurai la récompense ; mais si je ne le fais qu’à regret, je dispense seulement ce qui m’a été confié.

18. Quelle est donc ma récompense ? C’est que, prêchant l’Evangile, je le prêche gratuitement, pour ne pas abuser de mon pouvoir dans l’Evangile.[2]

19. Aussi, lorsque j’étais libre à l’égard de tous, je me suis fais l’esclave de tous, pour en gagner un plus grand nombre.

20. Je me suis fait comme Juif avec les Juifs, pour gagner les Juifs ;[3]

21. Avec ceux qui sont sous la loi, comme si j’eusse été sous la loi (quoique je ne fusse plus assujetti à la loi), pour gagner ceux qui étaient sous la loi ; avec ceux qui étaient sans loi, comme si j’eusse été sans loi (quoique je ne fusse pas sans la loi de Dieu, mais que je fusse sous la loi du Christ), afin de gagner ceux qui étaient sans loi.

22. Je me suis rendu faible avec les faibles, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, pour les sauver tous.[4]

23. Ainsi, je fais toutes choses pour l’Evangile, afin d’y avoir part.

24. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice courent tous ; mais qu’un seul remporte le prix ? Courez donc de telle sorte que vous le remportiez.[5]

25. Tous ceux qui combattent dans l’arène s’abstiennent de toutes choses : eux, pour recevoir une couronne corruptible, nous, une incorruptible.[6]

26. Pour moi, je cours aussi, mais non comme au hasard ; je combats, mais non comme frappant l’air ;[7]

27. Mais je châtie mon corps, et le réduis en servitude, de peur

  1. I Cor. 9,13 : Voir Deutéronome, 18, 1.
  2. I Cor. 9,18 : De mon pouvoir dans l’Evangile ; c’est-à-dire du pouvoir qui m’est accordé comme prédicateur de l’Evangile.
  3. I Cor. 9,20 : Comme Juif, me conformant, dans mes relations avec eux, aux observances légales (voir Actes des Apôtres, 16, 3 ; 21, 26), sans les regarder comme obligatoires.
  4. I Cor. 9,22 : Les faibles, les hommes ignorants ou à préjugés, soit Juifs, soit païens. ― Tous. D’autres manuscrits grecs lisent : afin, de toute manière, d’en sauver quelques-uns.
  5. I Cor. 9,24 : Dans la lice, appelée en grec stade, parce que le champ où l’on courait avait primitivement un stade de longueur (185 mètres). Le stade était l’enceinte où l’on disputait le prix de la course dans les jeux publics. Le premier qui atteignait le but marqué recevait la récompense. Toutes les villes grecques importantes avaient un stade.
  6. I Cor. 9,25 : S’abstiennent de toutes choses. « Les athlètes se soumettent à un dur régime afin d’accroître leur force. Ils gardent la continence, sont sobres dans le manger et le boire ; ils se soumettent à toute espèce de privations et de fatigues. » (TERTULLIEN.)
  7. I Cor. 9,26 : Je combats. Le verbe employé dans le texte original signifie lutter au pugilat, c’est-à-dire combattre à coups de poings, les mains armées de cestes, espèces de gantelets en cuir de bœuf.