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ton frère ? ou pourquoi méprises-tu ton frère ? Car nous paraîtrons tous devant le tribunal du Christ ;[1]

11. Il est écrit, en effet : Je vis, moi, dit le Seigneur ; tout genou fléchira devant moi, et toute langue confessera Dieu.[2]

12. Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi.

13. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; mais songez plutôt à ne pas mettre devant votre frère une pierre d’achoppement ou de scandale.[3]

14. Je sais, et j’ai cette foi dans le Seigneur Jésus, que rien n’est impur de soi-même, et qu’il n’est impur qu’à celui qui l’estime impur.

15. Mais si, à cause de ce que tu manges, ton frère est contristé, dès lors tu ne marches pas selon la charité. Ne perds pas, à cause de ce que tu manges, celui pour qui le Christ est mort.[4]

16. Qu’on ne blasphème donc point le bien dont nous jouissons.

17. Car le royaume de Dieu n’est ni le manger ni le boire ; mais il est justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint.

18. Or celui qui en ces choses sert ainsi le Christ plaît à Dieu, et est approuvé des hommes.

19. C’est pourquoi, recherchons ce qui tient à la paix, et observons à l’égard les uns des autres ce qui contribue à l’édification.

20. Ne va pas, pour le manger, détruire l’œuvre de Dieu. À la vérité, tout est pur ; mais c’est mal à l’homme de manger avec scandale.[5]

21. Il est bon de ne point manger de chair, de ne point boire de vin, et ne rien faire de ce qui choque, scandalise, ou affaiblit ton frère.[6]

22. As-tu la foi, aie-la en toi-même devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même en ce qu’il approuve.

23. Mais celui qui fait une distinction et qui mange est condamné, parce qu’il n’est pas de bonne foi. Or tout ce qui ne se fait pas de bonne foi est péché.[7]

CHAPITRE 15.


1. Nous devons donc, nous qui sommes plus forts, supporter les faiblesses des infirmes, et ne pas nous complaire en nous-mêmes.

2. Que chacun de vous ait de la complaisance pour son prochain en ce qui est bien, pour l’édification.

3. Car le Christ ne s’est point complu en lui-même ; mais,

  1. Rm. 14,10 : Voir 2 Corinthiens, 5, 10.
  2. Rm. 14,11 : Voir Isaïe, 45, 24 ; Philippiens, 2, 10. ― Je vis, moi ; formule de serment qui veut dire : J’en jure par la vie qui est en moi essentiellement, et nécessairement, par ma vie éternelle.
  3. Rm. 14,13 : Ou de scandale. Comparer à Romains, 9, 33.
  4. Rm. 14,15 : Voir 1 Corinthiens, 8, 11.
  5. Rm. 14,20 : Voir Tite, 1, 15.
  6. Rm. 14,21 : Voir 1 Corinthiens, 8, 13.
  7. Rm. 14,23 : Il n’est pas de bonne foi ; il agit contre sa persuasion, contre sa conscience. Il est évident, par le contexte, que tel est le vrai sens de ce passage, et qu’il ne s’agit nullement ici de la foi qui nous fait chrétiens.