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LES ÉPITRES DE SAINT PAUL.


travail à un autre, et trouve partout de nouveaux périls ; des naufrages dans ses voyages de mer, des embûches dans ceux de terre de la haine parmi les Gentils, de la rage parmi les Juifs ; des calomniateurs dans tous les tribunaux, des supplices dans toutes les villes ; dans l’Eglise même et dans sa maison des faux frères qui le trahissent, tantôt lapidé et laissé pour mort, tantôt battu outrageusement et presque déchiré par le peuple ; il meurt tous les jours pour le Fils de Dieu, quotidie morior ; et il marque l’ordre de ses voyages par les traces de sang qu’il répand et par les peuples qu’il convertit. »

S. Paul fut emprisonné vers l’an 58. Arrêté à Jérusalem, conduit ensuite à Césarée, il fit, dans cette dernière ville, appel à César et fut conduit à Rome, où il comparut peut-être devant Burrhus et Sénèque, les ministres de Néron, de qui dépendait son sort. On croit qu’il recouvra sa liberté en 62, mais depuis son arrivée à Rome nous n’avons plus sur sa vie et ses actes les renseignements détaillés et authentiques que nous avait fournis jusque-là S. Luc.

« Après les derniers récits des Actes, récits qui vont jusqu’en 58, 60 ou 63, suivant les systèmes, tout ce qu’on sait de certain, c’est qu’il travailla avec succès à la propagation de l’Evangile dans la capitale de l’empire, sans cesser de veiller sur les églises d’Asie ; qu’il écrivit du lieu de sa captivité au moins quatre Epîtres : aux Ephésiens, aux Colossiens, à Philémon, aux Philippiens. Ceux qui n’admettent qu’une captivité le font mourir en 64, sous la persécution de Néron ; mais le sentiment le plus commun est qu’il fut martyrisé avec saint Pierre, en l’an 67. Quant aux autres faits qui remplirent les dernières années de sa vie, ils ne sont pas connus avec certitude. Néanmoins on s’accorde généralement à penser qu’après avoir comparu devant Néron et avoir été absous à son tribunal, S. Paul reprit ses courses apostoliques, qu’il se rendit en Espagne, suivant son ancien projet, en passant par les Gaules ; qu’il revint en Orient, s’arrêta à Colosses, à Troas, à Milet, dans l’île de Crète, en Macédoine, à Corinthe, à Nicopolis ; puis qu’étant rentré à Rome, vers 66, il fut arrêté de nouveau avec S. Pierre et soumis à une dure captivité, enfin condamné à mort et décapité sur la route d’Ostie. D’autres pensent qu’il se rendit d’abord en Orient, en passant par l’île de Crète, qu’il visita Jérusalem, Colosses, puis qu’après plusieurs voyages dans la Macédoine, dans la Grèce et à Ephèse, il arriva en Espagne en passant par Rome où il revint pour terminer sa vie. » (L. Bacuez.)

En mourant, S. Paul laissait en héritage à l’Eglise ses quatorze


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