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pour être conduit sur la colline de l’Aréopage (verset 19) où le grand tribunal auquel la colline donnait son nom tenait ses séances. Saint Paul est conduit sur la colline de l’Aréopage (non devant le tribunal pour y être jugé) afin d’exposer sa doctrine devant la multitude. Ces faits se passaient en l’an 53.</ref>

16. Pendant que Paul les attendait à Athènes, son esprit était ému en lui, voyant cette ville livrée à l’idolâtrie.

17. Il disputait donc dans la synagogue avec les Juifs et les prosélytes, et tous les jours sur la place publique avec ceux qui s’y rencontraient.[1]

18. Quelques philosophes épicuriens et stoïciens discouraient aussi avec lui, et plusieurs disaient : Que veut dire ce semeur de paroles ? Et d’autres : Il paraît annoncer des dieux nouveaux ; parce qu’il leur annonçait Jésus et la résurrection.[2]

19. Et, l’ayant pris, ils le conduisirent devant l’Aréopage, disant : Pouvons-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu publies ?

20. Car tu portes à nos oreilles de certaines choses nouvelles ; nous voudrions donc savoir ce que ce peut être.

21. (Or tous les Athéniens et les étrangers demeurant à Athènes ne s’occupaient qu’à dire ou à entendre quelque chose de nouveau.)

22. Ainsi, étant au milieu de l’Aréopage, Paul dit : Athéniens, je vous vois, en toutes choses, religieux presque jusqu’à l’excès.

23. Car, passant, et voyant vos simulacres, j’ai trouvé même un autel où il était écrit : Au Dieu INCONNU. Or ce que vous adorez sans le connaître, moi, je vous l’annonce.[3]

24. Le Dieu qui a fait le monde, et tout ce qui est dans le monde, ce Dieu, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point en des temples faits de la main des hommes,[4]

  1. Act. 17,17 : Prosélytes. Voir Actes des Apôtres, 2, 11.
  2. Act. 17,18 : Des dieux ; littéralement : des démons. Mais, sous le nom de démons, les Grecs entendaient des dieux à leur manière. ― Quelques philosophes épicuriens et stoïciens. Les Epicuriens (disciples d’Epicure, né à Samos (341-270 avant Jésus-Christ), mais d’origine athénienne et ayant passé la plus grande partie de sa vie à Athènes), faisaient consister le bien moral dans le plaisir et croyaient que les dieux ne s’occupaient pas des hommes. Leur doctrine était donc en opposition complète avec l’Evangile.Les Stoïciens, ainsi appelés du portique (stoa en grec) où leur fondateur Zénon (IV siècle avant Jésus-Christ) enseignait à Athènes, faisaient consister la sagesse dans la résignation et le mépris de la douleur. Leur enseignement favorisait l’orgueil et était ainsi en contradiction avec le christianisme.
  3. Act. 17,23 : Pausanias, dans sa description d’Athènes, dit que l’autel au Dieu inconnu était près de Phalère où peut-être saint Paul avait débarqué.
  4. Act. 17,24 : Voir Genèse, 1, 1 ; Actes des Apôtres, 7, 48. ― La divinité n’est point renfermée dans les temples, comme en ayant besoin pour sa demeure, ou pour d’autres usages, ainsi que les païens le croyaient. Mais, comme elle est présente en tout lieu, elle se trouve là, comme ailleurs.