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l’eunuque qui lisait le prophète Isaïe, et lui dit : Crois-tu comprendre ce que tu lis ?

31. Il répondit : Et comment le pourrai-je, si quelqu’un ne me l’explique ? Et il pria Philippe de monter et de s’asseoir près de lui.

32. Or le passage de l’Ecriture qu’il lisait était celui-ci : Comme une brebis, il a été mené à la boucherie ; et comme un agneau sans voix devant celui qui le tond, ainsi il n’a pas ouvert la bouche.[1]

33. Dans l’humiliation, son jugement a été aboli ; qui racontera sa génération, puisque sa vie sera retranchée de la terre ?

34. Or, répondant à Philippe, l’eunuque dit : De qui, je te prie, le prophète dit-il cela ? Est-ce de lui, ou de quelque autre ?

35. Alors Philippe, ouvrant la bouche, et commençant par cet endroit de l’Ecriture, lui annonça Jésus.

36. Et comme ils allaient par le chemin, ils rencontrèrent de l’eau ; et l’eunuque dit : Voilà de l’eau ; qui empêche que je ne sois baptisé ?

37. Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela se peut. Et, répondant, il dit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.

38. Et il fit arrêter le char ; alors, tous deux, Philippe et l’eunuque, descendirent dans l’eau, et il le baptisa.

39. Lorsqu’ils furent remontés de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus. Mais il continuait son chemin, plein de joie.

40. Pour Philippe, il se trouva dans Azot et il évangélisait en passant toutes les villes, jusqu’à ce qu’il vînt à Césarée.[2]

CHAPITRE 9.


1. Cependant Saul, respirant encore menaces et meurtre contre les disciples du Seigneur, vint auprès du prince des prêtres,[3]

2. Et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il y trouvait des hommes et des femmes de cette voie, il les conduisît enchaînés à Jérusalem.<ref>Act. 9,2 : De cette voie. Le motvoie est pris ici figurément, comme souvent ailleurs dans l’Ecriture, pour conduite, profession, religion, secte, doctrine. « Damas, à une soixante de lieues au nord-est de Jérusalem, avait été soumise par Pompée et était peut-être encore sous la domination romaine, au moment de la conversion de saint Paul ; mais bientôt après, elle tomba au pouvoir d’Arétas, roi d’Arabie, ainsi que le prouve une monnaie de cette ville, au type de ce prince. Comme la plupart des grandes cités de l’Asie Mineure et de l’empire, elle renfermait une nombreuse colonie juive, qui habitait un quartier à part, et avait non seulement des assemblées religieuses, mais ses lois, ses magistrats et sa justice propres : privilège dont les Juifs jouissent encore en plusieurs villes mahométanes. Le grand-prêtre de Jérusalem exerçait sur eux son autorité, en matière civile aussi bien que religieuse. C’est dans leurs rangs que se trouvaient ces nouveaux chrétiens, dont Saul prétendait châtier l’apostasie ; et peut-être quelques fidèles de Jérusalem étaient-ils venus y chercher un asile. L’endroit

  1. Act. 8,32 : Voir Isaïe, 53, 7.
  2. Act. 8,40 : Azot, une des cinq principales villes philistines, entre Ascalon et Jamnia, non loin de la Méditerranée, aujourd’hui petit village, appelé Esdûd. ― Césarée. Voir plus loin, Actes des Apôtres, 9, 30.
  3. Act. 9,1 : Voir Galates, 1, 13.