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31. C’est lui que Dieu a élevé par sa droite comme prince et Sauveur, pour donner à Israël pénitence et rémission des péchés ;

32. Or nous sommes témoins de ces choses, nous et l’Esprit-Saint que Dieu a donné à tous ceux qui lui obéissent.

33. Ce qu’ayant entendu, ils frémissaient de rage, et ils pensaient à les faire mourir.

34. Mais un certain pharisien, du nom de Gamaliel, docteur de la loi, et honoré de tout le peuple, se levant dans le conseil, ordonna de faire sortir un moment les apôtres ;[1]

35. Et il leur dit : Hommes d’Israël, prenez garde à ce que vous ferez à l’égard de ces hommes.

36. Car, avant ces jours-ci, Théodas a paru, se disant être quelqu’un, et auquel s’attacha un nombre d’environ quatre cents hommes ; il fut tué, et tous ceux qui croyaient en lui se dissipèrent et furent réduits à rien.[2]

37. Après lui s’éleva Judas, le Galiléen, aux jours du dénombrement, et il attira le peuple après lui ; il périt, lui aussi, et tous ceux qui s’étaient attachés à lui furent dispersés.[3]

38. Voici donc pourquoi je vous dis : Ne vous occupez plus de ces hommes, et laissez-les ; car si cette entreprise ou cette œuvre est des hommes, elle se dissipera ;

39. Que si elle est de Dieu, vous ne pourrez la détruire, et peut-être que vous vous trouveriez combattre contre Dieu même. Ils acquiescèrent à son avis.

  1. Act. 5,34 : Gamaliel, pharisien, docteur de la loi, avait été le maître de saint Paul. On croit généralement qu’il est le même que le docteur de ce nom si célèbre dans le Talmud. Il était fils de Rabbi Siméon et petit-fils de Hillel, l’un des docteurs de la loi les plus renommés. Il fut président du Sanhédrin sous Tibère, Caligula et Claude. D’après la tradition, il se convertit au christianisme et mourut dix-huit ans avant la prise de Jérusalem par Titus.
  2. Act. 5,36 : Quelqu’un de grand, un personnage important, comme il est dit dans Actes des Apôtres, 8, 9. ― Théodas. Josèphe parle d’un Théodas qui se révolta aussi contre les Romains, mais ce ne peut être celui qui est mentionné par saint Luc, parce que celui dont l’historien juif nous a conservé le souvenir ne se souleva contre la domination étrangère que dix à douze ans au moins après le discours de Gamaliel, c’est-à-dire vers l’an 44 ou 45, sous l’empereur Claude. De plus, d’après les Actes des Apôtres, Théodas vivant Judas le Galiléen, dont l’insurrection éclata vers l’an 6 ou 7 de notre ère ; il faut donc placer sa révolte à la fin du règne d’Hérode-le-Grand. L’année même de la mort de ce roi fut agitée par beaucoup de troubles et il s’éleva de divers côtés des chefs fanatiques dont la plupart ne sont pas nommés par Josèphe. Parmi ces insurgés indiqués seulement d’une manière vague pouvait se trouver le Théodas des Actes des Apôtres. Ce nom était assez commun en Palestine.
  3. Act. 5,37 : Judas le Galiléen ou le Gaulonite, qui se révolta contre les Romains « aux jours du dénombrement » de Quirinus, l’an 6 de notre ère, était, d’après les renseignements que nous fournit Josèphe dans ses Antiquités hébraïques, un Gaulonite, originaire de Gamala. Il reçut le surnom de Galiléen, sans doute parce que son insurrection éclata en Galilée. Il avait pris pour mot d’ordre : « Nous n’avons pas d’autre Seigneur ni d’autre maître que Dieu. » Judas périt et ses sectateurs se dispersèrent. Josèphe le considère, avec le pharisien Sadoc, comme le fondateur d’une nouvelle secte, celles des Gaulonites, qui vint s’ajouter à celles des Pharisiens, des Sadducéens et des Esséniens. Les Gaulonites peuvent être considérés comme les précurseurs ou les ancêtres des Zélotes qui dominèrent à Jérusalem pendant le siège de cette ville par Titus.