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[ch. i.]
L’ÉVANGILE SELON SAINT JEAN.

7. Celui-ci vint comme témoin pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui ;

8. Il n’était pas la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière.

9. Celui-là était la vraie lumière, qui illumine tout homme venant en ce monde.[1]

10. Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l’a pas connu.[2]

11. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

12. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir d’être faits enfants de Dieu ; à ceux qui croient en son nom ;

13. Qui ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.[3]

14. Et le Verbe a été fait chair, et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire comme la gloire qu’un fils unique reçoit de son père, plein de grâce et de vérité.[4]

15. Jean rend témoignage de lui, et il crie, disant : Voici celui-ci dont j’ai dit : Celui qui doit venir après moi a été fait avant moi, parce qu’il était avant moi.[5]

16. Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce ;[6]

17. Car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ.

18. Personne n’a jamais vu Dieu : le Fils unique qui est dans le sein du Père est celui qui l’a fait connaître.[7]

19. Or voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : Qui es-tu ?[8]

20. Car il confessa, et il ne le nia point ; il confessa : Ce n’est pas moi qui suis le Christ.

21. Et ils lui demandèrent : Quoi donc ? Es-tu Elie ? Et il dit : Non. Es-tu le prophète ? Et il répondit : Non.[9]

22. Ils lui dirent donc : Qui es-tu, afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont en-

    choses, il donne à ce terme un sens fort différent de celui de saint Jean. Le Logos du philosophe grec n’est pas une personne, mais une abstraction, la raison de Dieu, réceptacle de toutes ses idées. Il n’a pas conscience de son existence. ― Il en est de même de celui de Philon, autant qu’on peut saisir la pensée de cet auteur, dans les nuages de ses allégories, Philon ne le nomme pas Dieu, le vrai Dieu ; il ne l’identifie pas avec le Messie. Du reste, s’il avait une vraie connaissance du Verbe personnel, on devrait penser qu’il l’a puisée aussi dans la révélation, c’est-à-dire dans les écrits des prophètes et dans les traditions de leurs écoles. » (L. Bacuez.)

  1. Jean 1,9 : Voir Jean, 3, 19.
  2. Jean 1,10 : Voir Hébreux, 11, 3.
  3. Jean 1,13 : La chair et le sang indiquent, dans l’Ecriture, la nature humaine qui s’oppose à la grâce.
  4. Jean 1,14 : Voir Matthieu, 1, 16 ; Luc, 2, 7. ― Le Verbe a été fait chair, non que sa substance se soit changée en chair mais parce que le Verbe, en demeurant ce qu’il était, a pris la forme de serviteur (saint Chrysostome).
  5. Jean 1,15 : Parce qu’il était avant moi ; puisque comme Verbe, il était de toute éternité. ― D’autres traduisent : Parce qu’il était au-dessus de moi, bien plus que moi.
  6. Jean 1,16 : Voir1 Timothée, 6, 17.
  7. Jean 1,18 : Voir1 Timothée, 6, 16 ; 1 Jean, 4, 12.
  8. Jean 1,19 : Le témoignage de Jean Baptiste.
  9. Jean 1,21 : Es-tu Elie ? Et il dit : Non. « Dans un autre endroit (voir Matthieu, 11, 13-14), le Seigneur étant questionné par ses disciples sur la venue d’Elie, répondit : Elie est déjà venu, et si vous voulez le savoir, c’est Jean qui est Elie. Jean interrogé dit au contraire : Je ne suis pas Elie… C’est que Jean était Elie par l’esprit qui l’animait, mais il n’était pas Elie en personne. Ce que le Seigneur dit de l’esprit d’Elie, Jean le nie de sa personne. » (Saint GREGOIRE-LE-GRAND.)