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donnez l’aumône. Faites-vous des bourses que le temps n’use point, un trésor qui ne vous fasse pas défaut dans les cieux, où le voleur n’approche point, et où les vers ne rongent point.[1]

34. Car où est votre trésor, là sera aussi votre cœur.

35. Ceignez vos reins, et ayez en vos mains les lampes allumées ;

36. Semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces ; afin que lorsqu’il viendra et frappera à la porte, ils lui ouvrent aussitôt.

37. Heureux ces serviteurs, que le maître, quand il viendra, trouvera veillant ! En vérité, je vous le dis, il se ceindra, et les fera mettre à table, et passant de l’un à l’autre, il les servira.

38. Et s’il vient à la seconde veille, et s’il vient à la troisième veille, et qu’il les trouve ainsi, heureux sont ces serviteurs.[2]

39. Car sachez bien que si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait point percer sa maison.[3]

40. Et vous aussi, tenez-vous prêts ; parce qu’à l’heure que vous ne pensez pas, le Fils de l’homme viendra.[4]

41. Or Pierre lui dit : Seigneur, est-ce pour nous que vous dites cette parabole, ou pour tout le monde ?

42. Et le Seigneur dit : Qui, pensez-vous, est le dispensateur fidèle et prudent que le maître a établi sur tous ses serviteurs pour leur distribuer, dans le temps, leur mesure de froment ?

43. Heureux ce serviteur que le maître, lorsqu’il viendra, trouvera agissant ainsi !

44. Je vous dis, en vérité, qu’il l’établira sur tous les biens qu’il possède.

45. Que si ce serviteur dit en son cœur : Mon maître tarde à venir ; et qu’il commence à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer ;

46. Le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s’y attend pas, et à l’heure qu’il ne sait pas, et il le divisera, et il lui donnera ainsi sa part avec les infidèles.[5]

47. Mais ce serviteur, qui a connu la volonté de son maître, et ne s’est pas tenu prêt, et de cette manière n’a pas agi selon sa volonté, recevra un grand nombre de coups ;

48. Celui qui ne l’a pas connue, et qui a fait des choses dignes de châtiment, recevra peu de coups. Car à celui à qui on a donné beaucoup, on demandera beaucoup ; et de celui à qui on a confié beaucoup, on exigera davantage.

49. Je suis venu jeter un feu sur la terre ; et que veux-je, sinon qu’il s’allume ?[6]

  1. Luc 12,33 : Voir Matthieu, 19, 21 ; 6, 20.
  2. Luc 12,38 : La seconde veille, de neuf heures à minuit. ― La troisième veille, de minuit à trois heures du matin. Voir Matthieu, 14, 25.
  3. Luc 12,39 : Voir Matthieu, 24, 43.
  4. Luc 12,40 : Voir Apocalypse, 16, 15.
  5. Luc 12,46 : Et il divisera. Voir pour le vrai sens de cette expression, Matthieu, 24, 51.
  6. Luc 12,49 : Un feu sur la terre. Le feu signifie métaphoriquement dans l’Ecriture l’amour et la tribulation. Il a ici le double sens d’après les Pères. Notre-Seigneur apporte l’amour divin (saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin, etc.), mais ses disciples auront aussi à passer par le feu de la persécution. (Tertullien, Maldonat.)