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L’ÉVANGILE SELON SAINT LUC.


c’est-à-dire à tous les peuples civilisés, comme Sauveur du genre humain tout entier.

5o Quant au style, cet évangile, plus correct, plus soigné que le reste du nouveau Testament, a une grande analogie avec le livre des Actes. On remarque des deux côtés des passages empruntés à des pièces officielles ou à des écrits plus anciens, des paroles touchantes, affectueuses, pleines de délicatesse, des tableaux admirables de naturel, de simplicité et de grâce, qui font penser au talent de peintre attribué à l’auteur par la tradition. Des deux côtés, l’Ancien Testament est cité d’après les Septante ; Jésus-Christ est appelé le Seigneur, et la foi en sa médiation est préconisée comme la condition et le moyen du salut. On trouve même dans les deux livres des membres de phrases identiques, et des périphrases communes, « le Saint de Dieu, les discours du prophète, le livre des psaumes, etc. » Ce sont aussi les mêmes mots favoris, « grâce, multitude, salut, cœur, évangéliser, etc. » 69 verbes sont répétés 254 fois dans le troisième évangile et 427 fois dans les Actes, tandis que dans tout le reste du Nouveau Testament, ils ne le sont que 271 fois ; 33 mots se trouvent dans l’un et l’autre de ces livres, sans qu’on les rencontre en aucun autre. (L. Bacuez.)