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une occasion favorable pour le leur livrer.

12. Or le premier jour des azymes, auquel on immolait la pâque, ses disciples lui dirent : Où voulez-vous que nous allions vous préparer ce qu’il faut pour manger la pâque ?[1]

13. Et il envoya deux de ses disciples, et leur dit : Allez dans la ville ; vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau, suivez-le ;[2]

14. Et, quelque part qu’il entre, dites au maître de la maison : Le Maître dit : Où est le lieu où je pourrai manger la pâque avec mes disciples ?

15. Et il vous montrera un grand cénacle meublé ; faites-y les préparatifs pour nous.[3]

16. Ses disciples s’en allèrent donc ; ils vinrent dans la ville, trouvèrent les choses comme il leur avait dit, et préparèrent la pâque.[4]

17. Le soir étant venu, il vint avec les douze.[5]

18. Et comme ils étaient à table et qu’ils mangeaient, Jésus leur dit : En vérité, je vous le dis, un de vous qui mange avec moi me trahira.[6]

19. Alors les disciples commencèrent à s’attrister, et à lui demander chacun en particulier : Est-ce moi ?

20. Il leur répondit : Un des douze, qui met avec moi la main dans le plat.[7]

21. Pour le Fils de l’homme, il s’en va, ainsi qu’il est écrit de lui ; mais malheur à l’

  1. Marc 14,12 : Voir Matthieu, 26, 17 ; Luc, 22, 7. ― On immolait la pâque, c’est-à-dire l’agneau pascal qu’on immolait et qu’on mangeait le 14 de nisan (mars-avril), en mémoire de la délivrance de la servitude d’Egypte, selon les rites prescrits par la loi. Voir Exode, 12, vv. 3-20, 27.
  2. Marc 14,13 : Un homme portant une cruche d’eau. Cet homme devait venir de la fontaine de Siloé. Voir Jean, 9, 11. Aujourd’hui, les Arabes du village de Siloam, au sud de Jérusalem, portent l’eau de Siloé et vont la vendre dans Jérusalem.
  3. Marc 14,15 : Un grand cénacle, l’anagaion, l’appartement supérieur où l’on recevait les hôtes, etc. Voir Marc, note 2.4. Saint Epiphane, dans son livre Des mesures, raconte que l’empereur Adrien trouva Jérusalem détruite, « à l’exception de quelques maisons et de l’église de Dieu, qui était petite et se trouvait à l’endroit où les Apôtres étaient montés au cénacle : c’est là qu’elle avait été bâtie, dans cette partie de Sion qui avait échappé à la dévastation. » En 1551, l’église du cénacle fut convertie en mosquée et reçut le nom qu’elle porte encore aujourd’hui de Nebi-Daoud ou le prophète David. « D’après la tradition, la maison [où était le cénacle] appartenait à saint Joseph d’Arimathie. Elle avait probablement deux étages divisés chacun en deux parties, comme on l’a toujours vu. La première partie [de l’étage supérieur] est le cénacle ou salle de l’institution de la Sainte Eucharistie, et la seconde la salle du Cénotaphe de David. Aujourd’hui la salle du cénacle a quatorze mètres de long sur neuf de large et elle est en style gothique du XIVe siècle parfaitement caractérisé. Deux colonnes correspondant aux piliers qui supportent l’étage inférieur la divisent dans le sens de sa longueur en deux nefs parallèles. L’étage inférieur est formée de substructions anciennes et divisé en deux salles dont la plus grande est [considérée comme] la salle du lavement des pieds ; c’est une vaste salle dont la voûte est supportée par des piliers dans la direction de l’est à l’ouest. À l’est de cette dernière salle se trouve celle du cénotaphe inférieur de David. » (LIEVIN DE HAMME.)
  4. Marc 14,16 : Ils préparèrent la pâque, l’agneau pascal et tous les accessoires prescrits. Voir Exode, 12, 3-20.
  5. Marc 14,17 : Voir Matthieu, 26, 20 ; Luc, 22, 14.
  6. Marc 14,18 : Voir Jean, 13, 21.
  7. Marc 14,20 : Dans le plat. Voir Matthieu, 26, 23.