Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2379

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’aller d’abord et d’ensevelir mon père.

22. Mais Jésus lui dit : Suis-moi et laisse les morts ensevelir leurs morts.

23. Etant ensuite monté dans la barque, ses disciples le suivirent[1]

24. Et voilà qu’une grande tempête se leva sur la mer ; de sorte que la barque était couverte par les vagues ; lui-même cependant dormait.[2]

25. C’est pourquoi ses disciples s’approchèrent de lui et l’éveillèrent, disant : Seigneur, sauvez-nous, nous périssons.

26. Jésus leur dit : Pourquoi craignez-vous, hommes de peu de foi ? Alors, se levant, il commanda aux vents et à la mer, et il se fit un grand calme.

27. Or, saisis d’admiration, ces hommes disaient : Quel est celui-ci, que les vents et la mer lui obéissent ?

28. Lorsqu’il fut venu de l’autre côté de la mer, dans le pays des Géraséniens, coururent au-devant de lui deux démoniaques, sortant des sépulcres extrêmement furieux, au point que personne n’osait passer par ce chemin ;[3]

29. Et ils se mirent à crier, disant : Qu’importe à nous et à vous, Jésus fils de Dieu ? Êtes-vous venu ici avant le temps pour nous tourmenter ?

30. Or était non loin d’eux un grand troupeau de pourceaux qui paissaient ;[4]

31. Et les démons le priaient, disant : Si vous nous chassez d’ici, envoyez-nous dans ce troupeau de pourceaux.

32. Il leur répondit : Allez. Eux donc, étant sortis, entrèrent dans les pourceaux ; et voilà que le troupeau tout entier se précipita impétueusement dans la mer ; et ils moururent dans les eaux.[5]

33. Et les gardiens s’enfuirent ; et venant dans la ville, ils racontèrent

  1. Matth. 8,23 : Voir Marc, 4, 36 ; Luc, 8, 22.
  2. Matth. 8,24 : « Il n’y a de tempête sur la mer de Tibériade que par les vents d’ouest. Venant de la côte de Capharnaüm, ils devaient chasser la barque avec violence et l’empêcher d’aborder. » (J.-H. MICHON.)
  3. Matth. 8,28 : Voir Marc, 5, 1 ; Luc, 8, 26. ― Voir Matthieu, note 8.16 sur les possessions. ― Gérasa (le texte grec porte : Gergésa) était situé, d’après l’opinion commune, à l’endroit où sont aujourd’hui les ruines informes de Khersa sur la rive gauche de l’ouadi es-Semak, qui se jette dans le lac de Génésareth à l’est. Là entre l’ouadi es-Semak et l’ouadi Fik, vis-à-vis de la ville de Tibériade, cessent les collines et commence la plaine qui s’étend au nord sur la rive orientale du lac. Les ruines de Khersa sont entourées d’un mur. Un peu au sud, en un seul endroit, sont des rochers très escarpés qui s’avancent en pointe dans la mer de Galilée et c’est de là que les porcs poussés par les démons durent se précipiter dans les flots. Partout ailleurs il y a une bande de terre cultivable entre les montagnes et le lac. ― Sortant des sépulcres. Les tombeaux chez les Juifs pouvaient servir d’habitation. C’étaient des cavernes ou des excavations artificielles au milieu des jardins ou des champs ou dans les flancs des montagnes. Ils étaient souvent assez vastes, renfermant des cours avec des chambres souterraines, disposées le long de corridors et remplies de niches où l’on plaçait des cadavres ; on fermait ensuite la niche avec une pierre. Sur plusieurs de ces tombeaux on élevait des édicules. Les démoniaques dont parle saint Matthieu pouvaient habiter dans l’un de ces édicules ou dans les corridors du tombeau.
  4. Matth. 8,30 : Voir Marc, 5, 11 ; Luc, 8, 32.
  5. Matth. 8,32 : Le troupeau tout entier se précipita dans la mer. Voir Matthieu, note 21.19.