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au plus tôt envoyé chargé de chaînes à Antioche.

28. Ce qu’ayant connu, Nicanor était consterné, et il supportait avec peine de rendre vaines les choses qui avaient été convenues, n’ayant été blessé en rien par cet homme.[1]

29. Mais, parce qu’il ne pouvait résister au roi, il cherchait une occasion favorable pour exécuter ses ordres.

30. Or Machabée, voyant que Nicanor le traitait plus durement, et que dans son abord ordinaire il montrait plus de fierté, et comprenant que cette rigueur ne pouvait venir d’une bonne cause, il rassembla un petit nombre des siens et se déroba à Nicanor.[2]

31. Lorsque celui-ci sut qu’il était prévenu courageusement par l’homme, il vint dans le très grand et le très saint temple, et commanda aux prêtres qui offraient les hosties accoutumées de lui livrer l’homme.[3]

32. Ceux-ci ayant dit avec serment qu’ils ne savaient pas où était celui qu’on cherchait, Nicanor, étendant la main vers le temple,

33. Jura, disant : Si vous ne me livrez Judas chargé de chaînes, je raserai ce temple de Dieu, et je démolirai l’autel, et je consacrerai ce temple au père Bacchus.

34. Et cela dit, il s’en alla. Or les prêtres, étendant les mains vers le ciel, invoquaient celui qui toujours avait été le défenseur de leur nation, disant ceci :

35. Ô vous, Seigneur de toutes choses, qui n’avez besoin d’aucune chose, vous avez voulu que le temple de votre habitation fût parmi nous.

36. Et maintenant, Saint des saints. Seigneur de toutes choses, conservez éternellement, sans être souillée, cette maison qui naguère a été purifiée.

37. Or un certain Razias, d’entre les anciens de Jérusalem, fut accusé auprès de Nicanor ; c’était un homme qui aimait la cité et d’une bonne renommée, et qui pour son affection, était appelé le père des Juifs.

38. Cet homme, dans beaucoup d’occasions, s’était maintenu pur dans le judaïsme, content de livrer et son corps et son âme pour y persévérer.

39. Or Nicanor, voulant manifester la haine qu’il avait contre les Juifs, envoya cinq cents soldats pour le prendre.

40. Car il pensait que, s’il le réduisait, il porterait aux Juifs un grand tort.

41. Mais lorsque ces troupes s’efforçaient d’entrer dans sa maison et de briser la porte, et de mettre le feu, et que déjà il allait être pris, il se frappa d’un glaive ;

42. Aimant mieux mourir noblement que d’être assujetti aux pécheurs et de souffrir des outrages indignes de sa naissance.

43. Mais comme, dans sa précipitation, il ne s’était pas frappé d’un coup assuré, et que la foule pénétrait par les portes, courant

  1. II Macc. 14,28 : Convenues entre Machabée et lui.
  2. II Macc. 14,30 : Un petit nombre ; selon le grec et le syriaque, non un petit nombre.
  3. II Macc. 14,31 : L’homme, Judas Machabée.