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3. Or Ménélaüs aussi se mêla avec eux ; et avec une insigne fourberie, il suppliait Antiochus, non pour le salut du pays, mais dans l’espoir d’être établi dans la principauté.[1]

4. Mais le Roi des rois suscita le courroux d’Antiochus contre le pécheur ; et Lysias lui ayant dit que cet homme était la cause de tous les maux, il commanda (comme c’est leur coutume) de le prendre, et de le faire périr dans le même lieu.[2]

5. Or dans ce même lieu était une tour de cinquante coudées, ayant de tous côtés un tas de cendres ; cette tour avait vue sur un précipice ;[3]

6. Il commanda que de là le sacrilège fût jeté dans la cendre, tous aidant à sa mort.

7. Et ce fut par une telle loi qu’il arriva que le prévaricateur de la loi mourut et que Ménélaüs ne fut pas confié à la terre.[4]

8. Et à la vérité ce fut très justement, parce qu’il avait commis beaucoup de crimes contre l’autel de Dieu, dont le feu et la cendre étaient saints ; il fut condamné à mourir dans les cendres.

9. Cependant le roi, effréné dans son esprit, venait pour se montrer aux Juifs plus méchant que son père.

10. Ce qui ayant été su par Judas, il ordonna au peuple d’invoquer le Seigneur, le jour et la nuit, afin que, comme toujours, il les aidât maintenant

11. (Car ils avaient à craindre d’être privés de la loi, de la patrie et du saint temple), et qu’il ne permît pas que le peuple, qui depuis quelque temps respirait un peu, fût assujetti aux nations blasphématrices.[5]

12. C’est pourquoi l’ayant fait tous ensemble, et ayant demandé au Seigneur miséricorde, par des pleurs et des jeûnes, prosternés durant trois jours continus. Judas les exhorta à se tenir prêts.

13. Et lui-même résolut avec les plus anciens de sortir, avant que le roi fît pénétrer son armée dans la Judée, et prît la cité, et de remettre l’issue de l’affaire au jugement du Seigneur.

14. C’est pourquoi, attribuant la puissance sur toutes choses à Dieu, créateur du monde, et ayant exhorté les siens à combattre vaillamment, et à rester debout jusqu’à la mort pour les lois, le temple, la cité, la patrie et leurs concitoyens, il établit son armée près de Modin.[6]

15. Et la victoire de Dieu ayant été donnée aux siens pour signal, et les hommes

  1. II Macc. 13,3 : Ménélaüs. Voir 2 Machabées, 4, 23.
  2. II Macc. 13,4 : Dans le même lieu, ou, selon le grec, comme c’est la coutume de ce lieu-là.
  3. II Macc. 13,5 : De cendres chaudes. Les Perses, pour qui le feu était un élément sacré, auraient cru le profaner un y jetant les condamnés à la peine capitale ; c’est pourquoi ils les précipitaient dans la cendre chaude.
  4. II Macc. 13,7 : Ne fût pas, etc., c’est-à-dire, qu’il fût privé des honneurs de la sépulture.
  5. II Macc. 13,11 : Car, etc., est une réflexion que l’auteur fait à part et qui se détache du récit principal ; c’est pour cela que nous avons cru devoir la renfermer dans des parenthèses.
  6. II Macc. 13,14 : Modin. Voir 1 Machabées, 2, 1.